Enfants de poussière

poussiere.jpgWyoming, comté d’Absaroka, le moins peuplé de l’ouest et de tous les points cardinaux des Etats-Unis, Walt Longmire, shérif du coin depuis un quart de siècle, doit enquêter sur la mort d’une jeune asiatique, peut-être une de ses enfants de poussière nés d’une mère vietnamienne et d’un plus ou moins mythique père américain. Mais que diable venait-elle faire dans ce trou perdu ? Question potentiellement dérangeante, d’autant que dans le sac à main poussiéreux trouvé sur les lieux du crime, on trouve, bien cachée dans la doublure, une vieille photo prise au Boy-Howdy Beau-Coups Good Times Lounge (sacré nom) en 1967 juste avant l’offensive du Têt ; la photo d’une entraineuse de bar en compagnie d’un tout jeune policier militaire un peu trop grand, un peu trop musclé nommé Walt Longmire…

Craig Johnson tisse ici deux histoires parallèles parfaitement imbriquées, celle de l’enquête d’aujourd’hui dans le grand ouest poussiéreux où rodent les fantômes de la horde sauvage à deux pas du fameux Hole in the wall, et celle d’évènements bien plus anciens arrivés dans le chaos d’une guerre et la moiteur de la jungle vietnamienne. 

L’écriture évocatrice, riche et précise de Johnson fait merveille encore une fois, brossant deux décors extrêmement vivants et deux intrigues parfaitement maîtrisées. Ici ce sont moins les imbrications du crime et de l’enquête – pourtant bien menée et intrigante à souhait – qui séduisent, que les rencontres qu’elles provoquent et la façon dont elles font évoluer les relations entre personnages. Des personnages plutôt détonnants, complexes et finalement extrèmement attachants chacun dans leur genre ; mention spéciale à Walt bien sûr, immense, maladroit, plein de doutes mais d’une solidité et d’une humanité confondante.

Un excellent polar ethnologique et poétique dans la lignée de Tony Hillerman et un excellent roman tout court. Addictif !

Enfants de poussière – Craig Johnson – Gallmeister – 2012 – Traduit de l’américain par Sophie Aslanidès

Dans les épisodes précédents :
Little bird
Le camp des mort

L’indien blanc

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14 réponses à Enfants de poussière

  1. Le Papou dit :

    Ne l’oublie pas, ma chérie d’amour que j’aime beaucoup

     

    Le Papou

  2. Marie dit :

    Il a l’air super ce roman !!!! Exactement ce que j’aime ! Je note le titre, bientôt les vacances de Pâques avec des orgies de lecture en perspective….   🙂

     

  3. gambadou dit :

    Addictif, rien que ça !

  4. Lou dit :

     

    Je veux bien noter, mais ma PAL va craquer, et mon agenda est plein jusqu’à la Pentecôte.

    Tiens ! J’ai des côtes premières, bonne idée !

    Avec tomate à la provençale et riz thaï.

     

  5.  

    Je suis un cow-boy !

     

  6. Theoma dit :

    je n’ai lu que le premier et à force, vous me donnez toutes sérieusement envie de m’y remettre.

  7. Marie dit :

    Ah oui ! Il faut que je le lise celui-là aussi !  

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