Le camp des morts

Walt Longmire quelques semaines après le difficile dénouement de little bird voit arriver en même temps l’hivers glacial du Wyoming et un nouvel adjoint au nom compliqué, immédiatement rebaptisé Sancho par sa redoutable adjointe. Ceci ne serait rien encore si Lucian, le mentor et prédécesseur de notre Sherif, ne se mêlait d’empêcher manu militari les employés de sa maison de retraite de procéder à la levé du corps d’une pensionnaire défunte. Une mort suspecte selon lui, pour une femme qui a visiblement compté dans sa vie et qui va se révéler être un personnage beaucoup plus complexe qu’on ne s’y attendrait dans le comté d’Absaroka, “comté le moins peuplé de l’état le moins peuplé des Etats-Unis“.

Cette deuxième enquête du sherif Longmire, immuablement secondé par son ami-frère Henri Standing Bear, nous entraine à la découverte de l’inattendue communauté basque – les mexicains des montagnes selon la terminologie locale – de ce coin reculé d’Amérique du nord (J’ignorais que les basques s’installaient si loin de la mer…) et Craig Johnson insuffle encore une fois autant d’humanité à ses personnages que de poésie dans ces paysages. La petite ville de Durant devient un microcosme où tout se noue et se dénoue, où les plus vieux sont autant d’archives vivantes qui permettent d’éclairer le passé et de mettre à jour mobiles et blessures aux longues racines. Ce côté solidemment ancré dans la terre explique sans doute en partie le charme de cette série, l’intime connaissance du lieu, de sa topographie, de ses familles, de ses histoires cachées remplaçant ici les techniques d’enquête et d’interrogatoire habituelles. Cela étant, l’auteur n’oublie pas d’orchestrer une enquête maitrisée, riche en rebondissements avec quelques beaux morceaux d’action qui laissent le lecteur gelé et à bout de souffle sur son siège. Une petite merveille !

 

Le camp des morts – Craig Johnson – traduit de l’anglais par Sophie Aslanidès – Gallmeister 2010

 

PS : Walt avec sa cinquantaine empatée, sa carrure d’ours cabossé, son chien sans nom et son humour désespéré est définitivement craquant…

PPS : Le prochain tome sur ma liste s’intitule l’Indien blanc, après il faudra passer à l’anglais mais je crois bien que cela en vaudra la peine.

PPS : Merci le papou pour ce prêt

Ce contenu a été publié dans Polar. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

15 réponses à Le camp des morts

  1. Joelle dit :

    Ton billet me donne le goût de me plonger dans le tome 3 … que je n’avais pas encore acheté pour éviter la tentation pour l’instant ! Mais je crois que je vais craquer ce week-end (pa bon ça, car j’ai un planning de lecture de fou pour octobre !!!!!)

  2. Ingannmic dit :

    Je vois que tu n’as pas tardé avant de prolonger le plaisir procuré par la lecture du premier opus !!

  3. Chimère dit :

    Il faudrait que je reprenne le tome1, que je n’avais pas pu avancer, probablement parce que ce n’était  pas le bon moment pour ce genre de lecture 😀

  4. Je n’avais pas accroché avec le personnage et le décor. Une série que je ne poursuivrai pas.

  5. Marie dit :

    Un bon polar, avec de belles descriptions de paysages ? C’est clair, il faut que je le lise !!!

     

  6. Lessieux jean-claude dit :

    Pas encore lu, raide de noir, je vends ma bibliothque noir pour soutenir mon ONG préféré “Projet Action” (15 ans d’ âge) près de Tuléar (Madagascar) 4 communes- 26 villages- 50000 habitants par mon association ” Les yeux dans les pages noires…et autres..”: Série Noire, Fleuve noir, Rivages, Seuil, Néo, Folio, 10/18, J’ai lu, Babel noir…. et dans les autres: Minuit, Actes sud, Picquier etc..Les listes sont en voie de constitution, les prix de 0,50 centimes à 100 €.. Je relie un Ed Mac Bain, auteur classique et DCD, j’ aimme j’ ai relu aussi un Léo Malet, daté mais épatant aussi, puis en Seuil cosmopolite un Yvan Bounine Prix Nobel 1933 “Le village” un peu “exotique” de 1909 très vivement contesté cf devoilement de la misère et la rudesse de la paysannerie,pour finir UN DJIAN que j’ adore “Impardonnable”, excellent. A bientôt. “Le bibliomaniaque éffréné”

  7. keisha dit :

    Rien ne presse, c’est juste pour savoir, afin que tout cela ne traine pas trop.

  8. keisha dit :

    Je suis en train de le lire, justement, et en VO (il faut d’accrocher un peu…) mais j’ai déjà lu le 1 et le 3 (en français)(où il faut aussi s’accrocher, d’ailleurs, je trouve)

    Euh, je suppose que tu as laissé Double bonheur, pas de souci, je te comprends, seulement tu penseras à le retourner à son nid?

    • yueyin dit :

      Non non non je n’ai pas laissé, enfin pas définitivement, je pense refaire un essai (le troisième) avant de jeter l’éponge (sauf si tu veux le récupérer rapidement bien sûr :-))

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *