Les figures

Je bats comme des cartes

Malgré moi des visages,

Et, tous, ils me sont chers.

Parfois l’un tombe à terre

Et j’ai beau le chercher

La carte a disparu.

Je n’en sais rien de plus.

C’était un beau visage

Pourtant, que j’aimais bien.

Je bats les autres cartes.

L’inquiet de ma chambre,

Je veux dire mon coeur,

Continue à brûler

Mais non pour cette carte

Q’une autre a remplacée :

C’est nouveau visage,

Le jeu reste complet

Mais toujours mutilé.

C’est tout ce que je sais,

Nul n’en sait d’avantage.

 

Jules Supervielle – Les amis inconnus – 1934

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6 réponses à Les figures

  1. Choupynette dit :

    beau et triste à la foi…de la poésie, quoi!

  2. Lystig dit :

    coup de Jarnac ou coup de poker ?

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