Je vis, je meurs…

Comme prévu, nous partons ce jour d’hui à la découverte de Louise Labé, la belle Lionnoize… Un sublime sonnet pour commencer qui me fait irrésistiblement penser à mon très cher François (oui Villon, vous avez bien compris)

 

 

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

 

Louis Labé (1524-1566)

Sonnets

Ce contenu a été publié dans poèmes. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

14 réponses à Je vis, je meurs…

  1. Bénédicte dit :

    Très joli sonnets de Louise Labé

  2. lou dit :

     

    Villon aurait adressé d’outre-tombe un message à Le Trèfle, alias Jimidi (alias… tant d’autres) : Lou m’a tuer (l’orthographe n’a pas encore été réformée dans les sphères célestes).

     

    Un bouton pour Libellus ? c’est le printemps !
    [je ne sais pas comment on fait un “bouton”, le mien est naturel mais, pour les autres, il me semble que tu es en relation avec un artisan hautement qualifié – ce qui n’est plus un pléonasme, aujourd’hui]
    Pour Louise, selon ton habitude, tu commences par le “soft”, très beau. Tu veilleras à publier la suite après 22 h, quand les enfants sont couchés.
     

     

    • yueyin dit :

      Ouiii j’ai vu ça, très interessant, je pensais plutôt à quelquechose du genre :

      Je meurs de seuf auprès de la fontaine,
      Chaud comme feu, et tremble dent à dent ;
      En mon pays suis en terre lointaine ;
      Lez un brasier frissonne tout ardent ;
      Nu comme un ver, vêtu en président,
      Je ris en pleurs et attends sans espoir ;
      Confort reprends en triste désespoir ;
      Je m’éjouis et n’ai plaisir aucun ;
      Puissant je suis sans force et sans pouvoir,
      Bien recueilli, débouté de chacun.

      mais bon :-)))

      Hé dis le bouton je l’ai fait tooute seule comme une grande, aynat décidé que je pouvais me passer des hautes qualifications de l’artiste résidant… j’aime bien els bouton pour linker (comme on dit) c’est joli 🙂

      pour les enfants, à l’âge des miens… s’ils lisent c’est qu’ils sont grands assez 😉

       

  3. lou dit :

     

    Tu es en pleine forme !

     

    Pour le bouton, j’ai bien écrit “naturel”, c’est à dire créé par toi (à partir de ma bannière), ça se voit :)))

    [peux pas m’empêcher ! pardon !]

     

     

    • yueyin dit :

      Oui, j’avoue que je suis un brin survoltée mais tu sauras pourquoi demain sur ce blog, tadam 🙂

      En fait, je commande en général mes boutons et quand ils n’arrivent pas (assez vite), je les fais moi même, moins beaux certes mais jolis quand même j’ose l’espérer 🙂

       

  4. Le Papou dit :

    Bon ma chère Yue Yin vous allez commencer à me faire aimer la poésie que j’ai haiiii tant on a essayé de me la faire ingurgiter dans ma prime jeuness il y a fort longtemps à part un sonnet de Ronsard que je déclame vu que c’est le seul dont je me souviens.

    Il me semble quand même que la Belle Louis ainsi que le moralisareur La Fontaine n’ont pas écrit que du soft ??

    • yueyin dit :

      Ah oui la poésie c’est magnifique à condition de choisir ce qu’on aime et de ne pas être obligé de plancher dessus :-)))

      Que du Ronsard ? En cherchant bien, vous trouverez peut être un petit Du Bellay enfoui dans votre mémoire genre “Heureux qui comme Ulysse” non ???? Sans compter tous les autres mis en musique par Brassens, ou Ferrat, ou Reggiani, ou…

      Les poètes sont bien loin d’être toujours soft c’est sur, surtout la belle Louise :-)))

  5. Le Papou dit :

    Je suis peut-être un peu trop curieux c’est quoi cette histoire de bouton ?

  6. freude dit :

    Celui-là aussi je l’aimais bien ado !

  7. Pimpi dit :

    Aaaah, merci d’avoir choisi ce poème. J’ai relu tous les vers et ils m’ont ramené 15 ans en arrière… des souvenirs, une odeur de stylo mauve et ces mots, cent fois répétés dans ma tête, la beauté du sonnet… je l’avais en partie oublié, tu me l’as rappelé. Merci, Yueyin!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *