L’heure du berger

La lune est rouge au brumeux horizon ;
Dans un brouillard qui danse la prairie
S’endort fumeuse, et la grenouille crie
Par les joncs verts où circule un frisson ;

Les fleurs des eaux referment leurs corolles ;
Des peupliers profilent aux lointains,
Droits et serrés, leurs spectres incertains ;
Vers les buissons errent les lucioles ;

Les chats-huants s’éveillent, et sans bruit
Rament l’air noir avec leurs ailes lourdes,
Et le zénith s’emplit de lueurs sourdes.
Blanche, Vénus émerge, et c’est la Nuit

Paul Verlaine, Poèmes saturniens, 1866

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16 réponses à L’heure du berger

  1. lou dit :

     

    Période Verlaine…
    C’est bien, ces poèmes du dimanche.
     

  2. katell dit :

    Il n’y a pas à dire….Verlaine est toujours sublime à lire!

  3. lou dit :

     
    Marceline Desbordes-Valmore ?
    Ou, soyons fous, Louise Labé ?
     

  4. Florinette dit :

    C’est toujours agréable de débuter la semaine en poème. Bonne journée Yueyin, bisous !

  5. Naïk dit :

    C’est une bonne idée ces rendez-vous poétiques ! J’aime beaucoup la construction de ce poème de Verlaine !

  6. Marie dit :

    Ce poème fait partie de mes préférés de Verlaine…

  7. Tom dit :

    Pourriez-vous dire de quoi est question ce poème ? 🙂 merci d’avance

  8. Tom dit :

    Non, c’est bon merci 🙂

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