Le mystère Sherlock

Autour d’un petit hôtel suisse enfoui sous la neige depuis trois jours, les pompiers s’activent à libérer les holmésiens distingués réunis en ces lieux (proche des fameuses chutes de Reichenbach) pour désigner le tenant de la première chaire en Holmesologie de la Sorbonne, objet de toutes les convoitises. Derrière les portes closes cependant les attend un macabre spectacle : dix cadavres d’universitaires sagement alignés dans la chambre froide et pas âme qui vive pour donner un semblant d’explication. Heureusement le commissaire Lestrade est là pour mener l’enquête…

Comme chacun le sait je suis une farouche admiratrice du détective de Baker street et j’ai tendance à céder facilement aux sirènes des pastiches. Malheureusement je dois être particulièrement difficile car je trouve rarement chaussure à mon pied. (N’est pas Thomas Day qui veut). En l’espèce ce roman avait absolument tout pour me plaire, farci de références holmesques (chaque universitaire se prend pour Sherlock et ne fait pas faute d’étayer ses démonstrations) et contruit sur un canevas proprement christien puisqu’il s’agit une variation raisonnablement enlevée de Dix petits nègres avec quelques clins d’oeil appuyés à Cinq heures vingt-cinq et au Sanglier d’Erymanthe. (sans parler d’un autre que je ne nommerai pas ici). Tout vous dis-je, ne suis-je pas à la fois une inconditionnelle d’Arthur et d’Agatha. Et pourtant la sauce n’a pas vraiment pris. C’est joyeux, c’est enlevé, c’est érudit mais il manque un je-ne sais-quoi, de vrais personnages peut-être, dotés d’une voix propre, pour que cela fonctionne vraiment. J’aime assez le style allègre de J. M. Erre mais le fait de mettte les mêmes tournures spirituelles dans la bouche de personnages différents ne me sied pas. Cela dit la lecture est assez plaisante mais avec un petit goût de trop léger un rien décevant. Christiennement Doylesque et inversement !

 

Le mystère Sherlock – J.M. Erre – Buchet-Chastel – 2012

 

L’avis plus enthousiaste de dame Karine que je remercie pour son prêt, celui plus mesuré du Papou. 

 

PS : SPOILER Non, je n’ai pas cité le nom de Roger Ackroyd dans mon billet car avec un enquêteur nommé Lestrade… ce serait déja trop en dire et je ne voudrais pas gâcher, non non non…

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8 réponses à Le mystère Sherlock

  1. Le Papou dit :

    Déçu aussi Le Papou.

    Signé : Furax

  2. Karine:) dit :

    Ah, je n’avais pas cliqué sur les tournures.  Comme tu sais, j’ai mieux aimé que toi parce que je pense que j’ai un faible pour le grand n’importe quoi!

  3. Petite Fleur dit :

    Si j’aime dame Agatha, je ne suis pas une inconditionnelle de Doyle. Alors j’ai beaucoup apprécié cette lecture, dont je n’attendais pas grand chose. Ceci expliquant peut être cela 🙂

  4. A ben flute, moi j’ai bien aimé.

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