L’historienne et Drakula

Dans les années soixante-dix, une adolescente un peu solitaire, un peu perdue, un peu livrée à elle-même du fait des absence répétées de son père, un diplomate d’un certain renom, découvre dans la bibliothèque dudit un étrange livre d’ou s’échappe une enveloppe pleine de lettres jaunies. ce livre lui-mère est entièrement vierge sauf une gravure de dragon en double page avec un seul mot imprimé: Drakula. Cette découverte va l’entraîner peu à peu dans une enquête à la limite du rocambolesque. Car son père ne peut être que fou de croire en de telles choses, c’est la seule explication rationnelle, toute autre solution serait véritablement par trop effrayante…
Je suis un peu partagée au sujet de ce livre… Pour dire la vérité je l’ai beaucoup apprécié
, l’histoire est prenante, les différentes enquêtes qui se croisent et se complètent sur trois générations, après un début un rien lent, se révèlent après le premier quart du roman, aussi passionantes que rythmées et bien difficiles à reposer. J’ai positivement adoré tous les épisodes qui, semble-t-il, ont parfois lassé d’autres lecteurs, c’est à dire les nombreuses recherches en bibliothèques à travers la Roumanie, la Bulgarie, et la Turquie à la recherche de vieux parchemins, chansons folkloriques, légendes, récits de voyage ou témoignages divers concernant l’histoire de Vlad Tepesc, souverain de la Valachie du XVe siècle, ennemi irreductible de l’empire Ottoman et qui sait, peut être inspirateur bien réel voire vivant du fameux romancier Bram Stoker… un vampire ? mais un historien qui se respecte peut-il réellement croire aux vampires ?
Mon seul vrai bémol est que l’auteure n’a jamais cru bon de préciser ses sources, voir d’expliquer la part de réalité et d’invention dans son roman en particulier quant aux différents cadres qu’elle met en scène et c’est une chose qui m’agace prodigieusement dans un roman historique. Par exemple, un monastère pyrénéen occupe une place relativement importante dans l’histoire, comme je connais un peu, je sais qu’elle s’est inspirée pour créer son Saint Mathieu du site de Saint Martin du Canigou avec sans doute un peu de Saint Michel de Cuxà (sites dont je vous recommande la visite toutes affaires cessantes au demeurant mais cela n’a strictement rien à voir)… Bon j’aurais préféré qu’elle en choisisse un seul mais baste après tout pourquoi pas, seulement ce n’est jamais précisé en note ou postface et du coup je m’interroge sur les lieux et dates que je connais moins. En quoi l’auteur a-t-elle pris des libertés avec l’histoire de la Valachie, de la Bulgarie ou de l’empire Ottoman que je connais mal? je ne le sais pas et comme je le disais plus haut, cela m’agace.
Un bon roman donc, prenant et enlevé avec quelques bonnes pincées d’action, un zeste de fantastique, beaucoup d’histoire et une belle variation sur  le mythe du Vampire originel mais avec aussi un petit parfum de frustration en ce qui me concerne. Passionant tout de même
!

L’historienne et Drakula – Elizabeth Kostova – traduit de l’anglais (Amérique) par evelyne Jouve – 2006


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34 réponses à L’historienne et Drakula

  1. Celsmoon dit :

    Bon j’ai une bonne lecture qui m’attend alors 🙂

  2. Bruno dit :

    Ça a l’air sympa 🙂
    Je crois que je vais essayer de mettre la main dessus

  3. Pimpi dit :

    J’avais beaucoup aimé pour ma part ce roman !!! J’avais été complètement prise, même si parfois, c’est un peu difficile à suivre avec toutes ces mises en abîmes….

    mais oui, ça aurait presque pu entrer dans le défi Une année en Russie !!!!

  4. Karine:) dit :

    J’avais lu plein d’avis mitigés mais je veux quand même le lire, ce roman!!!  Ca t’étonne??

  5. Gaëlle dit :

    Je suis complètement d’accord avec toi Yue Yin, j’ai été tout aussi passionnée par l’histoire, les recherches, les voyages à travers le monde à la recherche des traces de Dracula (notamment en EUrope de l’est, en Turquie), et comme toi j’aurais aimé qu’Elisabeth Kostowa livre ses sources à la fin du livre, parce que ça a l’air assez documenté et du coup on s’interroge. ça aurait fait un bon complément au roman. J’avais parlé du roman de Kostowa à l’époque (http://cafedegaelle.blogspot.com/2006/07/sur-la-piste-de-dracula-epilogue.html
    et notamment sur la géographie du roman ;-))

    • yueyin dit :

      Je viens d’aller voir ton article… passionant !!! j’aurais vraiment aimer en savoir plus sur tous les sites où elle nous promène et sur certains points de l’histoire du XVe dans l’empire ottoman, la valachie, la roumanie, la bulgarie etc. J’en serai quitte pour chercher toute seule 😀
      cette histoire m’a rappelé à quel point j’aurais aimé être historienne et faire des recherches dans de vieux parchemins poussiéreux 😉

  6. choupynette dit :

    Tu as raison sur les sources, et sur le reste d’ailleurs, comme d’habitude.
    j’ai fini le Guenassia… je te l’apporte demain?

  7. Vladkergan dit :

    Hormi le fait que le dyptique est présenté comme un Da Vinci Code vampirique (ce qui personnelement a retardé ma lecture, eut égard à ce que je pense du style et de l’oeuvre de Dan Brown), la série n’est pas inintéressante mais décline au fur et à mesure des pages.

    Le premier tome comprends certains éléments d’intrigue intéressants mais le second tome est pour le moins bancal, pour aboutir à une fin baclée et pas franchement bien trouvée.

    Pour le reste, Kostova n’invente rien et se contente de remélanger à sa sauce tout ce qui a pu être dit sur Dracula depuis des décennies : http://blog.vampirisme.com/vampire/?51-kostova-elisabeth-l-historienne-et-drakula-tome-1

    • yueyin dit :

      Je ne savais pas qu’on l’avait comparé au Da Vinci code je dois dire et je trouve cette comparaison assez tiré par les cheveux, le Kostova est un roman historique avec une dose de fantastique, très loin de l’ésotérisme fantaisiste de Brown…
      Pour moi, une fois passé le début que j’ai trouvé assez lent, j’ai beaucoup apprécié l’intrigue, son rythme et la construction composite sur trois générations. Je suis d’accord sur la fin qui est peu être un peu expédiée même si ça ne m’a pas trop gêné… Je ne crois pas qu’on puisse réellement parlé de deux tomes d’ailleurs, en fait c’est un seul roman que les éditeurs français ont coupé en deux de façon arbitraire (et pour quelle raison d’ailleurs ? :-)).
      Pour ce qui est des vampires – certes presque tout est déja connu, mais elle a très bien intégré la perspective historique, en raccordant l’histoire de Vlad Tepesc et le mythe du Vampire selon Stoker – tout cet aspect très “historique” avec son parfum de vieux bouquins m’a beaucoup plu…
      Je suis un peu surprise en fait par la sévérité de ton commentaire à l’égard de ce roman car tes articles m’ont semblé assez positifs…

  8. Marie L dit :

    Une variation sur Dracula? Pourquoi pas… Je nage au milieu des vampires ces temps-ci…

  9. Stéphanie dit :

    Je comprends parfaitement ton énervement sur l’absence d’explications. Et merci pour les conseils de visites. C’est une région qu’il me reste à découvrir.

  10. yoshi73 dit :

    J’avis apprécié ce livre mais si je me souviens bien j’avais été un peu déçue par le tome2.

    • yueyin dit :

      La fin est un peu expédiée c’est vrai mais pour le reste ça fonctionne bien je trouve… Comme je le disais plus haut j’ai un peu de mal à distinguer deux tomes dans cette histoires qui a été écrite d’un seul tenant… A mon sens le meilleur c’est la partie centrale : disons les 4/6 – ça fait un peu comptable tout ça :-)))))

  11. Oui moi aussi j’aurais adoré être historienne et faire des recherches, fouiner dans de vieux bouquins, arpenter les bibliothèques du monde entier… les sites…

  12. Marie dit :

    je résiste, je fais partie des rare lectrices pas encore mordues par les vampires ! 

  13. Marie dit :

    Heu… mordue sans S, ce serait beaucoup mieux…

  14. uncoindeblog dit :

    Cela semble bien tentant 🙂
    J’essais d’être sage et de réduire ma PAL avant surtout que Noël approche :))

  15. Kero dit :

    Hmm, pour moi c’est l’histoire (racontée par l’auteur) et pas l’Histoire qui compte. Mais bon, je déteste les romans historiques.

  16. SBM dit :

    Ben moi, je ne suis pas partagée du tout, j’ai adoré ce roman, un de  mes coups de coeur 2006. Très original, construction complexe, très bien documente, bref, j’adore !

    • yueyin dit :

      Yeahhhh, on a aimé le MEME livre, c’est pas génial ça…. (as-tu remarqué que cela n’arrive pas à chaque fois ;-))
      La construction est excellente, j’ai beaucoup aimé l’entrecroisement d’enquête et l’accélération de la quête au bout d’iun petit quart de l’histoire, ça devient passionant 🙂

  17. Hildebald dit :

    ce livre mintéresse depuis qq tps! je navais encore jamais vu d’avis! je pense que japprécierai! parfois, de ne pas savoir d’ou viennent les infos ca ne me gène pas, ca me permet de rêver, dimaginer! mais je comprends que ca énerve :p

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