Le pays d’en haut – Par dessus le bord du monde

undefined Le thème de lecture du club était, en ce début d’année, l’Australie. Normalement il suffisait de sélectionner un livre ayant un rapport même lointain avec ce pays mais j’avais décidé de choisir quelquechose de vraiment très australien. Je dois dire qu’avec mes deux titres, j’ai été servie.

Tout d’abord avec Le pays d’en haut de Miles Franklin. une véritable histoire de pionniers avides de défricher et de civiliser la rude nature australienne dans les années 1840.
Dans un cadre encore sauvage mais qui commence à se doter de limites en forme de clôtures, Miles Franklin met en scène les histoires croisées de quelques familles, liées par les difficiles conditions d’existences de ces territoires encore bien isolés. Une vie pas toujours facile, essentiellement tournée vers le travail de la terre mais aussi une vie d’entraide, d’hospitalité et de regroupements festifs. Chaque famille ayant à coeur de construire un solide réseau tissé de liens en tout genre comme pour mieux s’inscrire en profondeur dans ces nouvelles terres.
Le style est très ancré dans son époque, il a été édité en 1928, pronant une certaine nostalgie de ces temps héroiques avec
beaucoup de bons sentiments. Mais Miles Franklin sait aussi laisser fuser un esprit acéré et ironique, sur les rapports hommes/femmes notamment, dont on ne sait trop s’il vise ces fameux pionniers ou sa propre époque. un très bon roman plein de souffle, bien écrit et prenant sur une région et une époque peu connues sous nos latitudes.
Le pays d’en haut est considéré comme un classique de la littérature australienne et Miles Franklin a donné son nom au plus prestigieux des prix littéraire du pays. Prenant !

undefined Par dessus le bord du monde de Tim Winton se situe lui de nos jours sur la côte ouest du pays, non loin de Perth. Non loin signifiant plus de cinq heures de routes dans le désert mais tout est une question d’échelle.
Après s’être dégoutée du monde, Georgie a échoué dans un village de pêcheurs de langoustes plus ou moins replié sur lui-même. En trois ans cependant, elle n’a pu trouver une place dans la communauté ni s’intégrer vraiment dans la famille qui devrait être la sienne. Elle se laisse peu à peu sombrer dans une vague dépression quand son chemin croise celui de Lu, natif du lieu, mais tenu à l’écart de tous car considéré comme un porte-poisse.
Entre ces deux solitaires un peu décalés, un peu perdus, l’entente est immédiate. Mais dans le fond du bush australien il y a des choses qui ne se font pas et il est d’usage de régler les comptes entre soi. Lu finit par s’enfuir droit devant lui, s’isolant de tous, vivant en ermite dans ce qui semble bien être un des coins les moins accueillants de notre belle planète. Une fuite en avant mais jusqu’où ?
Encore un roman prenant, d’une belle puissance d’écriture avec cette âpreté de ton et de style
que je commence à associer à l’Australie. J’ai apprécié les personnages décrits pourtant sans complaissance mais avec une réelle profondeur et ce cadre incroyable, hostile dans son immensité mais doté d’une sorte de beauté rebelle… une belle réussite d’un auteur qui semble majeur en Australie où il a déjà reçu plusieurs prix. Intense !

le pays d’en haut – Miles Franklin – 1928 – traduit de l’anglais (australie) par Nelly Lhermillier – édition de l’Aube 1996

Par dessus le bord du monde – Tim Winton – 2001 – Traduit de l’anglais (australie) par nadine gassie éditions payot et rivages 2004

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38 réponses à Le pays d’en haut – Par dessus le bord du monde

  1. Stephanie dit :

    Vous avez trouvé un excellent thème : j’ai l’impression que nous lisons toutes très peu d’auteurs de ce pays.
    Je note le deuxième en tous cas, merci 🙂

    • yueyin dit :

      En fait en fouillant un peu, nous avons trouvé plein d’auteurs mais je n’en conniassais qu’un (qu’une plutôt !) Nikki gemmell … bon en plus j’en voulais qui soit à la fois australien et qui parle de l’australie… Ah non j’ai lu Upfield aussi il y a longtemps 🙂

  2. Anne dit :

    Je note le deuxième également. Les histoires de pionniers c’est pas trop mon truc…

  3. Papillon dit :

    Moi aussi le deuxième ! Et je m’apperçois que je connais très mal la littérature australienne : une lacune à combler !

  4. chiffonnette dit :

    Je prends bonne note! Tout cela m’a l’air fort intéressant!!

  5. Choupynette dit :

    Moi je dois dire que le second me tente vraiment beaucoup…Ton plaisir est communicatif!
    Et le thé est fabuleux! j’adore! Merci encore!

  6. Florinette dit :

    J’aime beaucoup la couverture du premier, que je trouve très belle, mais l’histoire du deuxième me tente plus ! 😉

    • yueyin dit :

      Ah mais le premier est aussi très sympa et très bien écrit… avec les superbes critiques que tu as écrit sur les émigrants, j’aurais pensé que toi tu ne dénigrerais pas mes pionniers ;-))

  7. Tietie007 dit :

    Merci pour ces comptes-rendus !

  8. Naïk dit :

    Deux genres différents ! Dans le premier, je serais  intéressée par ce que tu décris comme une double interprétation possible des rapports hommes/femmes. 
    Mais le sujet du 2d me tente davantage !

    • yueyin dit :

      Lorsque j’ai pris ces deux livres à la bibliothèque, j’avoue que j’ai commencé par le Winton dont le thème m’avait plus accroché… mais je dois dire qu’au final, j’ai aimé les deux ! ce qui s’appelle une bonne pioche 😉

  9. freude dit :

    Le pays d’en haut me tente bien, ton billet me rappelle un peu La saga des émigrants de Moberg, à tort ou à raison ?

  10. Gaelle dit :

     ”C’est terrible on ne lit pas assez” : qu’est-ce que je devrais dire, moi qui lit environ un livre quand tu en lis 4 !
    Je ne connais naturellement pas ces auteurs et j’ai lu ces critiques avec un vif intérêt. De l’Australie je ne connais que deux livres de Nikki Gemmell : “Love Song” bien sûr que j’adore… et “Les noces sauvages” et dans ces deux romans on retrouve en effet l’âpreté dont tu parles si bien.

    • yueyin dit :

      J’ai découvert Nikki Gemmell grace à toi et à thom et j’ai bien accroché… maintenant je continue mon exploration de l’australie et je vais de découvertes en découvertes (merci le club !!!)… l’ennui c’est que mon rythme d’écriture est très (très) loin de mon rythme de lecture :-S

  11. May dit :

    J’avoue que le premier me tente bien, j’aime les récits un peu historiques et écrits selon le style de l’époque ! Je le note !

  12. kalistina dit :

    Boudiou! A la lecture du titre, j’ai cru que tu allais vraiment nous parler du “pays d’en haut”, une région du pays de Vaud…
    http://www.pays-denhaut.ch/

    • yueyin dit :

      hihi je crois qu’il existe pas mal de pays d’en haut de part le monde :-)… Au québec il y a les belles histoires du pays d’en haut (ste adèle dans les laurentides pour ceux qui connaissent ;-))

  13. Gaël dit :

    J’avoue également que le premier me tente un peu plus, mais tes critiques donnent vraiment envie de lire ces deux romans. Si tu veux continuer ta découverte de l’Australie, je te conseille Nos voisins du dessous de Bill Bryson (Petite Bibliothèque Payot). Ce n’est pas un roman, mais plutôt le compte-rendu du voyage de l’auteur dans la pays-continent. Bryson a pour habitude de mêler une documentation précise et un style très plaisant, imprégné d’humour à se rouler par terre. Un livre qu’on devrait offrir en guise de guide de voyage!

  14. anjelica dit :

    Ces Club nous permettent de faire de nouvelles découvertes et de lire des livres auquel on n’aurait pas penser ! 
    Je suis ravie pour vous toutes que vos lectures vous aient plu !

  15. BlueGrey dit :

    Une belle journée, de beaux livres-découvertes, plein de bonnes choses à manger, de jolis cadeaux-surprises… Merci encore Yue pour l’accueil du Club chez toi !

  16. erzébeth dit :

    Bonjour Yue-Yin !
    Il se trouve que, totalement par hasard, j’avais moi aussi lu “Par-dessus le bord du monde” et comme toi, j’avais beaucoup aimé. On peut vite tomber dans le cliché (un homme et une femme perdus, une envie commune de (re)vivre, blabla…) mais là, les portraits sont justes, bien écrits… Ca donne envie de voyager !! 🙂
    J’espère avoir plus de chances lors de la prochaine rencontre, désolée de n’avoir pas pu venir, mais j’agonisais vraiment (j’exagère à peine ;-)) ).
    A bientôt ! 🙂

    • yueyin dit :

      Ah toi aussi tu as aimé ! j’ai vraiment accroché au style de l’auteur… j’ai lu quelquepart qu’il avait écrit le scénario de Master et commander le film de peter Weir que j’ai beaucoup aimé aussi…
      As-tu commencé à chercher un livre édité l’année de ta naissance Erzebeth ? 🙂 Nous comptons toutes sur toi la prochaine fois 😉 (Mort aux vilains virus !!!!)
      a bientôt

  17. J’arrive un peu apres la bataille mais voila je suis en train de lire le livre de Tim Winton “Dirt Music” titre original de “par dessus le bord du monde” et je suis aussi en train de voyager en Australie (en ce moment en Australie occidentale voir blog) et tout ceci est une tres belle experience, meme si la lecture en anglais est un peu lente.
    Amities australes
    philippe

  18. kesalul dit :

    Moi qui cherchait des romans sur l’australie, je suis contente de découvrir ceux-là…
    Allez hop, je les note…

    • yueyin dit :

      C’était le thème de notre club cette fois là et j’ai vraimetn eu la main heureuse, les deux était excellent ! Depuis j’ai lu un bouquin jeunesse de Tim Winton pas mal du tout lui aussi…

  19. Betty dit :

    Le deuxième aussi m’a l’air plus interessant. Je le note! Par contre , les histoires de pionniers : hum , disons que je passe 🙂
    Bonne journée!

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