L’océan au bout du chemin

L_Ocean_au_bout_du_cheminUn homme déjà mûr, un jour de funérailles, se perd volontairement sur les chemins de son enfance, remontant une route après l’autre, jusqu’à une mare au bout du chemin que son amie d’autrefois, Lettie Hemstock, appelait l’océan. Et là, assis au bord de cette mer miniature, il laisse ses souvenirs remonter à la surface, le replongeant l’été de ses sept ans, l’année où personne n’était venu à son anniversaire et où il avait reçu en cadeau un doux chaton noir…
Neil Gaiman excelle à se mouvoir aux confins de la réalité, quelque part entre enfance et merveilleux dans ces contrées brumeuses que nous oublions quand les années ont passé. Alors que l’on suit un homme des plus prosaïques, on sent son esprit changer à mesure qu’il approche d’un certain endroit, ses souvenirs affluent jusqu’à ce qu’il puisse se remémorer les choses les plus étranges sans étonnement ni incrédulité, nous plongeant dans l’esprit d’un petit garçon de sept ans, solitaire et rêveur, grand lecteur, qui n’a pas l’habitude de s’étonner du merveilleux mais plutôt de lui faire une place dans sa réalité. La magie ici est toute simple, elle se révèle dans une parole, un brin d’herbe, un morceau de tissu ou encore un jouet cassé comme si la réalité même en était tissée. Mais là où est la magie, la magie ordinaire et puissante d’un repas chaud et doré ou d’un feu de bûches, il y a le danger aussi, la peur, les monstres et la mort car la magie de l’enfance peut être noire et effrayante. L’écriture limpide de Gaiman nous entraine dans l’intermonde entre conte et fantastique dans une cour de ferme aux odeurs de fumier comme nous en avons tous connu et comme il en reste probablement quelques exemplaires, là où les chemins perdus mènent aux mares qui sont des océans. Un bijou !
L’océan au bout du chemin – Neil Gaiman – 2013 – Traduit de l’anglais par Patrick Marcel – Au Diable Vauvert 2014
PS : La famille Hemstock qui semble-t-il accompagne Neil Gaiman depuis son enfance est une de ses trouvailles les plus magnifiques – et je suis une fan.
PPS : La magie de la nourriture, les viandes doré, les sauce onctueuses, les riches desserts, me semble récurrente dans certains romans anglais – JK Rowling par exemple l’a magnifiquement mise en scène dans les festins de la grande salle de Poudlard, mais il me semble qu’on la retrouve aussi dans le conte de Noël de Dickens par exemple… il y a quelque chose à étudier ici…
PPPS : C’est le genre de livre qu’on reprend au début dès la dernière page tournée, s’il vous fallait un argument supplémentaire…
Lu dans le cadre du magique mois anglais des ensorceleuses Titine, Lou et Cryssilda

moisanglais

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10 réponses à L’océan au bout du chemin

  1. Le PPS permet de comprendre ton goût pour la littérature anglaise. Je suis sûr que ça me plairait.

  2. Karine:) dit :

    Tu en parles merveilleusement bien. J’ai envie de le relire…

  3. Jerome dit :

    Un bijou, comme tu y vas ! (et du coup on a envie d’y aller avec toi 😉 )

  4. Praline dit :

    Je te rejoins, ce livre est un enchantement !

  5. Le Papou dit :

    Au début, je suis pas tenté et après tes billets, j’ai changé d’avis. Ce n’est pas juste de chroniquer que ceux que tu aimes.
    Le Papou

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