Voici donc venu le temps du drame, de la folie et de la mort, celui de la pièce la plus célèbre de Will le barde. Vous en donnerais-je le pitch ? Oui ? Hamlet, prince de Danemark, croise une nuit, le spectre de son père. le feu roi lui révèle que son frère l’a assassiné pour lui voler son trône et épouser sa femme – oui la mère d’Hamlet donc, suivez un peu – et réclame vengeance. Pour accomplir le voeux du spectre, Hamlet décide de feindre la folie, à moins qu’il ne soit réellement devenu fou…
La tragique histoire d’Hamlet prince de Danemark, puisque c’est là le nom complet de la pièce, est parue sous la version que nous connaissons en 1601 mais Shakespeare travaillait cette histoire qui devait le fasciner, depuis de nombreuses années et en avait écrit au moins une version beaucoup plus courte. Tragédie des tragédie, c’est une histoire de bruit et de terreur, pleine de traitrise, de sang et de poison, d’une horrifique modernité pourrait-on dire. Mais ce qui en a assuré le succès à travers les siècles, c’est le verbe magnifique du Barde et là tout se complique. Car avec William, je suis victime de la malédiction des traductions, elles m’apparaissent invariablement lourdes, pompeuses, poussives même quand les vers originaux sont magiques. (Ce qui évidemment ne signifie pas que je les lis facilement, je prends donc une version bilingue, je lis les vers anglais, puis la traduction française, puis à nouveau l’anglaise. Tout cela ralentit quelque peu la lecture mais en vaut la peine sachez-le). Et là – instant magique – au détour d’une page, on tombe sur quelques vers que l’on reconnait aussitôt – car Shakespeare est sans aucun doute le fournisseur officiel du monde en matière de citations. Alors je vous passe la plus célèbre – cette scène où il dialogue avec le crâne d’un homme qu’il a connu bien vivant – mais tant d’autres me plaisent tout autant ou plus encore.
‘Tis now the very witching time of the night,
When churchyard yawn, and hell itself breathes out
Contagion to this world. Now could I drink hot blood,
And do such bitter business as the day
Would quake to look on.
Plus loin, divine surprise, cette phrase que l’on connait par coeur mais que l’on ne s’attendait pas à trouver dans la bouche d’Ophélie.
There’s rosemary, that’s for remembrance.
Pray you, love, remember.
Ces vers évoquent irrésistiblement pour moi Sparkling cyanide (Meurtre au champagne), un de mes romans christiens tout préférés où un bouquet de romarin invoque le spectre d’une jeune morte. En vérité, c’est dans les roman d’Agatha que j’ai rencontré Will…
Laissons pour le moment Hamlet, Ophelie, Laerte et Horatio à leurs crimes et tourments – ils vous attendent depuis plus de quatre siècles déjà, dépêchez-vous donc – et terminons en beauté…
and by a sleep to say we end
The heart-ache and the thousand natural shocks
That flesh is heir to – ’tis a consummation
Devoutly to be wish’d. To die, to sleep –
To sleep, perchance to dream.
Hamlet – William Shakespeare – 1601
Lu dans le cadre du mois anglais organisé par Titine et Lou et de la LC “Will ou Agatha”… d’hier, oui oui je suis en retard. Ce n’est quand même pas une surprise si ?
J’aime, j’aime, j’aime!
Et avec David en Hamlet, c’est la joie totale!
Je dois encore regarder David, I know, I know 🙂
la pèce la plus mythique de Shakespeare en effet
j’ai lu “les joyeuses commères de Windsor”, plus distrayant
Cdertes quoique Hamlet soit assez distrayant dans le genre noir 🙂
J’ai un peu honte mais je n’ai lu que des extraits jusqu’ici… pourtant cette pièce a inspiré beaucoup d’artistes depuis 🙁 Merci pour ce nouveau billet et prends ton temps pour Forster!! Bon week-end
Ah oui on en connait tous des petit bout non ? 🙂
ah magnifique Hamlet ! Tu me donnes envie de le relire !
Mais comment donc… Il faut lire et relire Will 🙂
Tu prêches une convaincue !!!
c’est toujours un plaisir 🙂
Bonjour,
Puis-je me permettre de vous suggérer de prolonger la lecture du Hamlet avec la lecture de quelques articles sur mon blog http://horatio.hautetfort.com
Faites-y votre marcher. Mon résumé de la pièce vous paraîtra suspect. La conversation entre Horatio et le Roi lion vous surprendra. L’article de Steve Sohmer vous éblouira. L’article de Steve Roth sur la bâtardise d’Hamlet vous laissera sans voix ou vous scandalisera. Les questions d’escrime vous pousserons peut-être à mieux regarder les films récents (Branagh, Olivier, Zeffirelli, Kozintsev…). Etc.
Et si vous avez l’occasion, allez voir les pièces de David Bobée ou Serge Hugues Limbvani ou toute autre grosse production. Elles sont toujours pleines de gros défauts ce qui l’occasion de refaire le monde un bon verre de vin à la main.
Milles amitiés
Kamishibayavatar mais appelez-moi Sylvain
popurquoi pas 🙂
To read or not to read, that,s the real question ?
le Papou
Absolutly 🙂