Murray, professeur de littérature de l’université de Glasgow, entend consacrer son année sabbatique à la réhabilitation d’un poète écossais méconnu pour lequel il nourrit une véritable fascination. Ledit poète, hippie bon teint des années soixante-dix porté sur tous les excès, a trouvé une mort plus ou moins étrange à 25 ans sur une île perdue du nord de l’Écosse et Murray espère éclaircir quelques pans de son histoire personnelle. Cette recherche, a priori toute professionnelle, va très vite se transformer en une véritable quête dont on ne sait bientôt plus qui est le véritable sujet, Archie Lunan, le poète, ou Murray Watson, le chercheur….
De vieux livres poussiéreux, des cartons pleins de documents fanés et une enquête littéraire… Que demander de plus pour être heureuse quand on est une dévoreuse de livres patentée ? Je vous le demande, et je réponds, une île écossaise et c’est quasiment le bonheur.
Je redoutais un peu cette lecture car on m’avait parlé d’une histoire ennuyeuse. Mais pour moi la narration est plutôt bien maîtrisée, démarrant sur le modèle du Whodunnit façon dame Agatha ce qui, bien entendu, m’a tout de suite accroché : entretiens avec les amis du défunt – plus ou moins sincères, recoupements, contradictions, complications personnelles de l’enquêteur qui s’identifie de plus en plus au poète, voyage enfin sur le lieu de sa disparition ; cette île écossaise à la nature omniprésente et dangereuse et sans le moindre pub ! L’exploration un peu distanciée du passé se transforme peu à peu en une poursuite de la vérité un rien échevelée, doublée d’une vraie quête identitaire. Les personnages, pas forcément très sympathiques, se révèlent suffisamment complexes pour éveiller l’intérêt, l’évolution de Murray – à l’immaturité confondante, toujours prêt à rendre le monde entier responsable de ses propres carences et à condamner la paille dans l’œil du voisin quand il ferait bien se surveiller la poutre qui se dissimule dans le sien, est particulièrement fouillée. Mais les personnages secondaires, un frère probablement plus intéressant que le héros, un témoin clé muet ou trop prolixe, d’autres encore, forment une galerie plutôt variée dans laquelle les femmes se taillent la part du lion, les personnages féminins étant de loin les plus forts et les plus positifs du roman. Une belle réussite écossaise et littéraire !
De vieux os (Naming the bones) – Louise Welsh – Metailié – 2011 – traduit de l’anglais (Ecosse) par Celina Schwaller
Lu dans le cadre du célébrissime (et désormais pratiquement clos) prix kiltissime organisé par Dame Cryssilda Collins dont voici l’avis
Un tel titre, des vieux bouquins et l’Ecosse? Je dois absolument découvrir ce livre! Je n’en avais pas entendu parler avant mais tu me donnes sacrément envie de le lire.
je te souhaite une bonne lecture Meloe 🙂
j’aime ta discretion pour “on m’avait parlé d’une histoire ennuyeuse”… :)))
Oui hein, je ne balance jamais les copines… ben tu vois, ça a marché avec moi, zarbi quand même…
Euh gardez donc votre gland Mr McLou, je ne voudrais que vous prissiez froid :-)mais vous êtes très beau en kilt comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire 🙂
Déjà repéré mais je craignais ausi l’ennui mais je vois que mes craintes n’étaient pas fondées car ce qui t’a plu est ce qui me plaît aussi généralement.
ma foi les avis sont partagés mais moi je me suis régalée 🙂
Ah encore Glasgow, chouette. Ce livre-là est dans ma PAL, pas lu de critiques négatives donc son tour devrait arriver un jour…
Glasgow, un peu d’edimbourg et Lismore, que de l’Ecosse 🙂
Ce roman à tout pour rendre heureux, je suis d’accord avec toi.
Ah je suis ravie de voir que nous sommes d’accord 🙂
Je le note sur mon immense LAL mais pour quand ?
Le Papou
Pour un jour 🙂
Je ne l’ai toujours pas commencé mais ton avis va me booster ! J’ai maintenant hâte de le découvrir !
Allez, allez au boulot 🙂