Après un accident officiellement dû à la foudre, Stoney Calhoun s’est réveillé sans mémoire ni passé. Nanti d’une confortable somme d’argent mais sans réponses à ses questions, il s’est laissé guider par son instinct et a abouti dans le Maine. Cinq ans plus tard, il y est encore partageant sa vie entre son travail de guide de pêche et la cabane qu’il s’est bâtie au fond des bois. Jusqu’à ce que son meilleur ami disparaisse et que d’étranges réflexes lui reviennent…
Sur une trame qui pourrait sembler assez classique, l’homme sans mémoire à la vie d’autrefois sans doute intéressante, Tapply réussi le tour de force d’entrelacer à la fois un vrai polar et un magnifique hymne à la nature – du nature writing selon le terme consacré. Dérive sanglante (tout comme ses deux suites, Casco Bay et Dark Tiger) met en scène des personnages fascinants – Stoney notamment ce qui n’est pas une mince affaire quand il s’agit d’un homme sans mémoire, des intrigues tortueuses sur fond d’inévitables interrogations liées au passé, tout en nous donnant une furieuse envie d’aller passer quelques jours à rêvasser sur les côtes du Maine. Même la fabrication et la classification des mouches devient intéressante avec Tapply c’est dire.
Car si ce sont les histoires qui nous font tourner les pages, ce sont l’atmosphère et le cadre qui font de ces trois romans de vraies pépites. La nature y est omniprésente, luxuriante, formant un contrepoint positif aux actions et motivations des hommes, celles-ci justes ou injustes n’étant jamais que des notes discordantes sur ce fond étrangement serein. Pour autant les personnages sont loin d’être simplistes ou manichéens et tous sont assez complexes pour être attachants sinon toujours sympathiques. Et au centre règne Stoney qui malgré une non ingérence quasi bouddhique se retrouve malgré lui au centre de tout – Stoney, personnalité réinitialisée sous une forme étonnement solide – simple, fiable, méthodique, aussi rugueux et inébranlable que le Maine lui-même.
La mort de Tapply nous prive hélas du fin mot de l’histoire (dont je ne vous dirais rien, lisez donc) et mon esprit cartésien s’en offusque quelque peu mais tels quels ces romans sont de petites merveilles à déguster toutes affaires cessantes. Vivifiant !
Dérive sanglante – Casco Bay – Dark Tiger – William G. Tapply – Gallmeister – 2008/2009/2010
PS : J’ai dit que Les trois romans se suivaient et c’est chronologiquement vrai mais ils se lisent très bien séparément, personnellement j’ai commencé par Casco Bay, puis Dark tiger et enfin Dérive sanglante et cela ne m’a nullement gênée car les intrigues policières sont totalement indépendantes les unes des autres… précisons, précisons !
J’ai eu le 1 en cadeau, mais tu le sais. Après ton billet il vient de faire un bond sur ma pal. Je termine Makine et j’attaque Tapply.
Bisous
Le Papou
pourvu qu’il te plaise 🙂
ou que le synospsis fait envie…mais j’ai vraiment envie de la douceur du monde de la romance ces derniers temps…
je devrais peut etre me faire une cure de romance thriller….
tiens, en voila une bonne idée!
Oui oui oui il y a de l’amoiur dans ces romans, si si si peut être pas centrale mais clairement présent 🙂
Un triplé, quelle chance !
Oui c’est un peu de la triche mais bon vu mon retard, disons que c’est un raccourci fort pratique 🙂
Ah Stoney !! soupirs Quel dommage que Taply se soit fait la malle, nous ne saurons jamais le fin mot de l’histoire. Je voyais bien la série durer encore un moment.
Ah c’est sûre que ça m’aurais fait plaisir aussi mais au moins il nious reste ces trois là, je suis sûre que ça se relit bien 🙂
Je pensais bien que mon ami Stoney pouvait te plaire ! 😉
Tu pensais bien ma blue, tu pensais bien 🙂
Voilà un billet qui me donne une furieuse envie de lire ces romans que j’avais repérés depuis longtemps… ça m’a l’air d’être très bon. Chouette. Toujours un plaisir de lire de bons polars Gallmeister. Merci de nous appâter ainsi 🙂
Ah Gallmeister noir !!! il y a de belles choses hein, oui je crois que ça pourrait te plaire Gaelle !
Je note, je note, mais Libellus va devenir un remake de lireouimaisquoi, sans compter que j’ai un ou deux autres conseillers, majesté oblige – Gouda Ier n’en a-t-il pas une demi-douzaine ?
Et puis à force d’effeuiller les pages, on va me prendre pour Henri III.
[Vous avez vu ? Dans la dernière phrase, il y a une anacoluthe – non, rien, c’est entre Yueyin et Lou]
Les explication de wikipédia sur la vraie nature de l’anacoluthe ne sont pas des plus clairs, ça manque d’exemple… mais je me renseigne 🙂
Bof, bof, pas trop adepte de Nature writting.
Ah dans ce cas, essaie autre chose, pas la peine de se faire du mal 🙂
vivifiant ? j’aime le mot ! Une belle année à toi aussi Yueyin ! Elle va commencer fort avec tous ces billets prévus dans ton blog it ! 🙂
euh oui hein, prévu quoi !!! avec moi entre prévisions et réalisations, il y a parfois une marge 🙂
Bonsoir Yueyin, j’ai lu les trois d’affilée dans l’ordre et j’ai adoré. Un très bon conseil de lecture. Bonne soirée.
Je suis ravie qu’ils t’aient plu… une de mes très belles découvertes de l’année dernière 🙂 (enfin 2012)
Tiens encore jamais lu ce type roman, je suis tentée.
C’est très sympa vraiment 🙂
Bonjour, j’ai lu les trois romans (dans l’ordre) et à la suite il y a presque 3 ans et j’en garde un excellent souvenir http://dasola.canalblog.com/archives/2010/05/17/17780429.html Dommage que W. Tapply ne puisse plus nous raconter d’autres histoires avec Stoney. Bonne après-midi.
Entièremetn d’accord, j’aurais bien aimé en savoir plus sur Stoney moi aussi et surtout retrouver l’ambiance de ces romans 🙂