Cette semaine, notre poème se transporte au samedi (le 15, dimanche, étant le jour des révélations du swap au long cours – tadaaaam) et nous continuons avec Nerval, grâce au beau recueil offert par Cryssilda, et une évocation (entre autre) du très chevaleresque et très romantique Ivanhoé, el Desdichado !
Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.
Suis-je Amour ou Phoebus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène…
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
Gérard de Nerval – Les Chimères – 1854
PS : Il me semble que ce poème est cité dans un des romans de Léo Malet et sert de fil conducteur à un Vargas aussi, Sans feu ni lieu sauf erreur…
Oh Lusignan! C’est chez moi! (désolée, réflexe pavlovien)
Ouiiii chez toi et c’est beau 🙂
Un poème qui a bercé mon enfance car mes parents l’écoutaient souvent sur un vinyle, dit par Gérard Philippe. Le poème et la diction formidable de l’acteur me l’ont fait aimer très jeune. Magnifique.
Je ne l’ai jamais entendu dit par Gérard Philippe, il faut que je trouve ça 🙂
Je n’ai rien compris et je ne sais même pas de quoi ou de qui …il parle.
Le Béotien
ben tu voulais un Nerval plus enigmatique, en voilà un… :-)))
desdichado c’est ce qui est marqué sur l’écu du chevalier inconnu qui se présente au tournoi dans Ivanhoé et qui se révèle être sir Wilfrid soi-même !
Oh ! Je n’ai jamais autant été associée à la poésie dis donc …
C’est fou non, ébourriffant limite 🙂
Magnifique langue, un poème que j’avais retenu il y a quelques semaines
Tu le connais pas coeur ? Il est vraimetn très beau oui 🙂
Rien que la première strophe me fait frissonner à chaque fois ! C’est magnifique !!!! J’adore !
Oui je l’adore celui-là :-))) et il reste en tête longtemps 🙂
Ce poème, c’est mon 2ième préféré chez Gérard de Nerval, malgré tout loin derrière la musique ensorcelante de Fantaisie. Aaahhh ! Tu me donnes envie de me plonger de nouveau dans sa poésie !
quelle bonne idée, plonge et rejoins moi dans mes dimanches poétiques 🙂
Un des plus beaux poèmes de la littérature française !
Je le trouve exceptionnel c’est vrai…