Chant d’automne II

J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.

Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère
D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant.

Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l’été blanc et torride,
De l’arrière-saison le rayon jaune et doux !

 

Charles Baudelaire – Les fleurs du mal

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10 réponses à Chant d’automne II

  1. J’aime beaucoup le rayon jaune et doux de l’automne.

  2. gambadou dit :

    je ne sais pas si j’aimerai que l’on trouve dans mes yeux une lumière verdatre … Ca fait un peu huitre défraichie, non ?

  3. Lystig dit :

    je garderai comme Alex le dernier ver…

  4. Turquoise dit :

    Excellent choix, encore une fois ! J’adore ! Je vais finir par partir à la recherche de mon recueil des Fleurs du Mal pour le relire !

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