Les poésies de Tristan au CE2
Déjà plus d’une feuille sèche
Parsème les gazons jaunis ;
Soir et matin, la bise est fraîche
Hélas ! les beaux jours sont finis !
On voit s’ouvrir les fleurs que garde
Le jardin pour dernier trésor :
Le dahlia met sa cocarde
Et le souci sa toque d’or.
La pluie au bassin fait des bulles ;
Les hirondelles sur le toit
Tiennent des conciliabules :
Voici l’hiver, voici le froid !
Théophile Gautier – Emaux et Camées – 1852
Il en apprend de belles choses ton fiston!
Et en plus il les vit, met le temps, roule les yeux enfin la totale quoi…
Super ! J’aime beaucoup, même si ce n’est pas un haïku ! ;-))
Certes on est loin du Haikus, en fait le poème est beaucoup plus long, mais à l’école il n’en garde que le début… ça m’a rappelé le bac, je voulais présenter TOUT le bateau ivre mais ce n’était pas possible soi disant, en fait sur la liste il n’y avait qu’une version tronquée : pfff !
Il est chouette ce poème. et en plus il dit vrai, voici le froid…
Absolument mais ce n’est pas fini, tu verras ce que les hirondelles se racontent… tiens ben en fait je mets la fin du poème 🙂
Déjà plus d’une feuille sèche
Parsème les gazons jaunis ;
Soir et matin, la bise est fraîche
Hélas ! les beaux jours sont finis !
On voit s’ouvrir les fleurs que garde
Le jardin pour dernier trésor :
Le dahlia met sa cocarde
Et le souci sa toque d’or.
La pluie au bassin fait des bulles ;
Les hirondelles sur le toit
Tiennent des conciliabules :
Voici l’hiver, voici le froid !
Elles s’assemblent par centaines,
Se concertant pour le départ.
L’une dit : « Oh ! que dans Athènes
Il fait bon sur le vieux rempart !
Tous les ans j’y vais et je niche
Aux métopes du Parthénon.
Mon nid bouche dans la corniche
Le trou d’un boulet de canon
L’autre : « J’ai ma petite chambre
A Smyrne, au plafond d’un café.
Les Hadjis comptent leurs grains d’ambre
Sur le seuil, d’un rayon chauffé.
J’entre et je sors, accoutumée
Aux blondes vapeurs des chibouchs,
Et parmi des flots de fumée,
Je rase turbans et tarbouchs.
Celle-ci : « J’habite un triglyphe
Au fronton d’un temple, à Balbeck.
Je m’y suspends avec ma griffe
Sur mes petits au large bec. »
Celle-là : « Voici mon adresse :
Rhodes, palais des chevaliers ;
Chaque hiver, ma tente s’y dresse
Au chapiteau des noirs piliers. »
La cinquième : « Je ferai halte,
Car l’âge m’alourdit un peu,
Aux blanches terrasses de Malte,
Entre l’eau bleue et le ciel bleu. »
La sixième : « Qu’on est à l’aise
Au Caire, en haut des minarets !
J’empâte un ornement de glaise,
Et mes quartiers d’hiver sont prêts. »
A la seconde cataracte,
Fait la dernière, j’ai mon nid ;
J’en ai noté la place exacte,
Dans le pschent d’un roi de granit.
Toutes : « Demain combien de lieues
Auront filé sous notre essaim,
Plaines brunes, pics blancs, mers bleues
Brodant d’écume leur bassin ! »
Avec cris et battements d’ailes,
Sur la moulure aux bords étroits,
Ainsi jasent les hirondelles,
Voyant venir la rouille aux bois.
Je comprends tout ce qu’elles disent,
Car le poëte est un oiseau ;
Mais, captif, ses élans se brisent
Contre un invisible réseau !
Des ailes ! des ailes ! des ailes !
Comme dans le chant de Ruckert,
Pour voler, là-bas avec elles
Au soleil d’or, au printemps vert !
Elle est belle cette poésie. Mon grand (CE1) l’a aussi apprise il y a quelques semaines et j’avais beaucoup aimé l’écouter.
J’espère qu’il n’avait que els premières strophes à apprendre comme le mien 🙂
Joli !
Merci ! 🙂
Chouette poésie !
N’est-ce pas… je n’ai pas mis la précédente qui était vraiment… euh… moyenne !!!! Mais celle-ci j’aime !