Comment parler de cet étrange objet textuel (ciel, un Otni) ? Un essai ? sans doute pas. Un manifeste ? Peut-être. Une théorie ? Non plus ou alors disons un bouquet de mini théories joliment entrelacées. Une promenade plutôt, un peu au hasard des lieux, des temps, des époques… une flânerie d’amoureux des cartes postales, pas tant des photos qu’elles promènent depuis plus d’un siècle, que des mots qu’elles emportent au quatre coin du monde… mots simples, mots rapides, souvenirs, citations, bises, listes, poèmes involontaires aux parfums de vacances. Notre auteur invite son sujet un peu partout, obsédé par cette théorie qu’il poursuit sans jamais la formuler, semant un peu d’histoire au passage, de Paris en Bretagne, de terrasses en vittel menthe, distrait par la joie d’un mot, l’élégance d’une phrase, la pertinence d’une date, la nostalgie d’une signature. Car pourquoi s’arrêter aux cartons colorés vierges qui patientent à la devanture des cafés ou attendre d’hypothétiques envois, quand on trouve sur les marchés des poignées de vénérables cartes sépias ou simplement passées qui n’attendent qu’un nouveau lecteur pour revivre. Une bien jolie balade décidément !
Théorie de la carte postale – Sébastien Lapaque – Acte sud – 2014
PS : affutez vos stylos, rassemblez vos timbres, courez au tabac du coin car bientôt vous aurez une irrésistible envie d’envoyer quelques cartes postales à des amis enchantés…
l’avis de cuné qui m’a donné envie…
Tu sais quoi ? Tu devrais vraiment faire des billets PLUS SOUVENT, ils me donnent la pêche dès le matin ;o)
rrhhooo tu es gentille, mais celui-là c’est grâce à toi 🙂
C’est là que nous allions prendre un diabolo menthe, en 1962, quand il y avait (souvent, quelle chance !) une alerte à la bombe, au lycée Voltaire. Elèves disciplinés, nous étions. On évacuait les lieux du sinistre annoncé. Il n’y a jamais eu d’explosion, sauf un jour, à la fin d’un cours de physique. Sirène.
_ Restez à vos places !
On faisait une expérience sur le poids de l’air. Un bocal, une feuille de cellophane étanche, on fait le vide dans le bocal : la cellophane explose sous le poids.
Je soupçonne certains de mes camarades d’avoir passé des coups de fil pour annoncer une bombe. Mais, faut pas croire, au café, on travaillait.
_ Dans une heure, ça va reprendre, t’as fait ta prép’ en latin ?
_ Oui, mais en maths, j’ai rien compris.
Et la nappe en papier devenait cours.
J’aurais dû garder une nappe.
tu es sûr que cette carte date de 1962 Lou ???? 🙂 et oui tu aurais du garder la nappe, j’en connais qui ont garder des nappes ou mr k était passé et ça vaut pitêtre des sous 🙂
Je ne suis pas certaine de tout comprendre… mais câline que tu donnes envie!
oups sorry, c’est que c’est difficile de parler d’un livre comme ça 🙂 tu verras si tu le lis 🙂
La carte a été postée en 1906, et le tri postal… l’image est un peu jaunie. Le temps que le courrier parvienne à destination, le café s’était modernisé, tellement modernisé qu’il s’est transformé en fringues et banque ! C’était à la jonction de l’avenue Gambetta et de l’avenue de la République, à quelques pas de Voltaire.
La café situé plus haut, au coin de la place Gambetta est assez ressemblant.
je me disais aussi 🙂
Un OTNI ? J’adore le terme.
Oui il est bien pratique quand il s’agit de certains livres 🙂
Ah là là, toi et cuné donnez fortement envie, de lire ce livre, d’écrire des cartes…
ouiiiii il faut 🙂
Ma commande vient d’arriver chez un libraire d’à côté. J’ai survolé en m’arrêtant à quelques pages. C’est très intéressant.
J’ai vu que le petit Lapaque avait commencé en 1998 avec ‘Les Barricades mystérieuses’. Je vais regarder de quoi il est question – Couperin, peut-être ?
En attendant, ce court récit ne peut être vraiment “vécu” que par les lecteurs qui étaient jeunes dans les années 1950.
En ce temps-là, chers frères et soeurs, et comme le rappelle l’auteur, dans les villes, on relevait le courrier six fois par jour, et il y avait autant de tournées (de distribution immédiate). Ainsi, on envoyait (il le cite) une carte disant : ce soir, ne viens pas avant 18 heures. Ce qui est incompréhensible aujourd’hui.
J’ai connu l’époque où l’affranchissement des cartes était moins cher quand il n’y avait pas plus de cinq mots : “Beau temps. Souvenir de Quimper.” Le SMS avant la lettre, mais en réel, pas en virtuel (il en parle).
Il convient aussi au lecteur moderne d’avoir une culture générale comme dans les années ’50 : citations, allusions,…
Et avec tout cela, il y a, semble-t-il, une “histoire”, pas seulement une compilation.
On peut mentionner ; – ) qu’il y a en exergue une citation de Guy Debord.
Aujourd’hui, il fait une chaleur !, me dit mon chauffeur. Je lui réponds : la Pentecôte approche, avec les flammes descendues du ciel.
_ Euh…
_ Les petites flammes de l’Esprit saint…
Il n’a pas fait son cathéchisme (pas grave), il n’a jamais cherché ce qui est dit dans les textes. Il croit sans doute que Dieu s’est reposé le dimanche, le septième jour, alors que le dimanche est le premier jour de la semaine : Dieu s’est reposé le samedi, le jour du shabbat.
_ Ah ?
_ Regardez la route quand je vous parle.
C’est toujours une chose qui m’a fasciné dans les Agatha Christie (tu sais comme je suis fan) tous ces courriers du matin, du midi, de l’après midi et du soir sur lesquels comptent les personnages (et parfois les criminels pour se forger des alibis 🙂 ) moi qui n’ai jamais connu que le courrier du jour et encore le jours fastes 🙂
Ah le cinquantième jour, tu crois qu’on apprend ça au caté – pas que j’y sois beaucoup allée mais dans mes souvenirs on n’apprenait rien d’aussi intéressant ou précis que la signification ou l’histoire des fêtes religieuses, pour ça j’ai dû me débrouiller seule toute mécréante que je sois 🙂
sont-ce les flammes de l’enfer, messire Lou… tssss