Hadassa

hadassa.jpgA Montréal dans Outremont, un fil, l’erouv, entoure un certain quartier, séparant, limitant mais aussi protégeant la communauté juive hassidim. C’est dans cet espace que se déroule la majeure partie de la vie de ses habitants particuliers mais un fil n’est qu’une mince frontière et les frontières se traversent parfois.

Alice est la toute nouvelle professeure de français d’une classe de primaire peuplée de petites filles bien différentes de celles dont elle a l’habitude et promises à une toute autre vie. Tenue de respecter des règles plutôt strictes, tant sur le plan vestimentaire – pas de manche courte, pas de pantalon, pas de jupe au dessus du genoux, pas de coupe ajustée, …) que sur le plan de la parole – pas de discussion sur les coutumes, les films, et toutes sortes d’autres choses, à la fois fascinée, repoussée et parfois attirée par ce mode de vie si protégé qu’il en devient replié, elle va nouer avec ses jeunes élèves une relation finalement bien plus riche qu’elle ne l’aurait imaginé.  Dans le même temps quelque part à la limite du quartier, de jeunes femmes font parfois leurs achats chez les goyim – sans un regard ni une parole le plus souvent – mais peut-on vraiment interagir sans entrer en relation même un tout petit peu. Pour certaines cela va de soi mais peut-être pas pour toutes…

J’avais envie de commencer ce Québec en septembre par un coup de coeur et c’est bien ce que fut ce roman chaudement recommandé par ma soeur de coeur Karine qui vous en parlera quelque jour (le 13 septembre me souffle-t-elle dans l’oreillette) (car elle a de l’avance, elle, pas comme moi). Hadassa – prénom d’une des jeunes élèves d’Alice – est un roman d’une rare délicatesse. Myriam beaudoin peint par petites touches de vraies rencontres assaisonnées d’une bonne pincée de choc culturel. Avec subtilité et tolérance mais sans angélisme – ces petites filles, tout en étant entourées voire submergées d’amour sont promises à un sort qui me fait frémir et qu’elles n’ont pas choisi – l’auteure met l’humain au centre de tout et c’est bien ce qui est séduisant, qui rend ce roman presque solaire. Il me réchauffe encore un mois après ma lecture et c’est tout dire. Car au delà de toutes les clôtures, de toutes les règles, de toutes les protections, ce sont des êtres humains qui se croisent, pétris de sentiments, de silences, d’aspirations, de renoncements mais capables de compréhension aussi. Un petit bijoux de lecture que je vous recommande, à mon tour, plus que chaudement. Sur les frontières…

Hadassa – Myriam Beaudoin – Léméac – 2006

L’avis du Papou

En septembre, le Québec est à l’honneur chez Karine et Yueyin, embarquez avec nous…

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16 réponses à Hadassa

  1. Karine:) dit :

    Js suis ravie qu’il t’ait marquée ainsi!  C’est aussi un coup de coeur pour moi!

  2. DENIS dit :

    merci pour ton enthousiasme sur ce livre

  3. Cryssilda dit :

    Bon ayé ! J’ai lu ton billet ! Et je veux toujours lire le livre ! 😉

  4. Lili dit :

    Un sujet original et passionnant ! Je note ce titre !

  5. kikine dit :

    Il me tente bien celui là 🙂

  6. Oh, il me dit bien, celui-là !! 🙂

  7. Oh, il me dit bien, celui-là ! 🙂

  8. Cess dit :

    tu me donnes vraiment vraiment envie !!!! 
    Je le veux, faut que je le trouve absolument. (mais 35 eur sur amazon !).

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