Tout jeune, Peter Debauer – petit allemand solitaire élevée par une mère distante, passait ses vacances en Suisse auprès des ses grand-parents paternels, correcteurs de romans populaires “de qualité”. Il n’avait pas le droit de lire cette production mais on lui en confiait les épreuves à titre de papier bouillon, et un jour l’âge aidant, l’un d’eux fut non seulement lu mais résonna d’une étrange manière dans l’imaginaire du jeune Peter. Comme si cette histoire de soldat rentrant chez lui pour trouver sa femme remariée, éveillait d’étranges échos en lui. Mais il devait se passer bien des années avant qu’il ne revienne à cet insondable mystère qui devait l’accompagner ensuite tout au long de sa vie d’homme…
Résumer ce roman, où même son début, me semble une tâche bien délicate, car si le fil rouge de cette histoire est parfaite identifié, l’histoire justement est aussi capricieuse que l’esprit d’homme qui la porte, passant par des périodes de passion intense et d’autres d’indifférence totale, accélérant puis ralentissant, s’égarant même parfois sans que l’on sache si elle retrouvera son chemin. Et pourtant il s’en dégage, à mon sens, un charme étonnant. Je suis sensible, je crois, au style de Bernard Schlink, pourtant dépourvu de tout sentimentalisme au point d’en paraitre froid aux yeux de certains. Le liseur m’avait fasciné, le week end, dont je vous parlerai quelque jour, tout autant, et ce retour itou. On y trouve l’ambivalence de l’Allemagne d’après guerre et son inamovible traîne de culpabilité, mais aussi la division et la refondation de la nouvelle Allemagne des années 90, les secrets et non-dits qui accompagnent toutes transformations quelles qu’elles soient, voire en filigrance certaines tentations de réhabilitations de théories que l’on croyait définitivement enterrées. Tout au long du livre, je me suis demandé où l’auteur voulait nous emmener mais sans impatience aucune ni envie de poser le roman, je voulais en savoir plus, voir où tout cela nous amenait. Je ne suis pas sûre de le savoir maintenant, peut être s’agit-il simplement d’un roman d’apprentissage, d’une simple recherche du père, mais si intrinsèquement mêlé à l’histoire allemande qu’il en devient témoignage et sujet de réflexions. Désorientant mais Fascinant !
Le retour – Bernard Schlink – traduit de l’allemand par Bernard Lortholary – 2007 – Gallimard
Un auteur que j’aimerais découvrir depuis longtemps et tu me rappelles d’ailleurs que j’ai Le liseur ET Le Week-end dans ma PAL. Aucune excuse donc.
J’aime vraiment beaucoup 🙂
j’ai lu le liseur et le week end, avec le même bonheur
je lallise donc celui-ci
Ah oui si tu as aimé les deux précédents, n’hésite pas :-))) j’ai beaucoup aimé le week end aussi, faudrait que j’écrive un billet *soupir*
Un très bon souvenir de lecture. Du coup ça me donne envie de lire Le week-end qui vient de sortir en poche.
Je te le conseille Loustafette, je l’ai beaucoup aimé aussi 🙂
Pas lu d’autres après ‘le liseur’ que j’avais beaucoup beaucoup aimé
J’ai le week end à la maison, sinon le retour vient de la bibliothèque…
A mon avis, Yueyin, tu viens de comprendre pourquoi j’étais autant passionnée par l’Allemagne ! Bernhard Schlink est un auteur qui connait son pays, particulièrement ses limites, et les analyse toujours avec pertinence dans l’ensemble de ses romans … Personnellement, c’est un auteur allemand que j’apprécie particulièrement. Et bizarrement, ses romans policiers sont rarement chroniqués sur les blogs. Ils sont pourtant captivants !
Ah Nanne tu me donens envie, je vais les chercher de ce pas à la bibliothèque tiens :-))))
Ah oui, je réessaierais bien Schlink mais je ne savais pas par quoi reprendre… pourquoi pas ça, même si c’est weird!
J’ai vraiment aimé celui-ci, je te le conseille mais sinon il y a week end qui m’a bien plu aussi, un terroriste de la grande période des années de plomb sort de prison après 20 ans et sa soeur pour l’accueillir a réunit quelques uns de ses plus vieux (ou faudrait-il dire anciens) le temps d’un week end…
Un roman qui pourrait m’intéresser, je note.
c’est particuliers mais vraimetn très prenant…
Je viens de finir “Le liseur”, un beau roman qui “questionne”… dont on ne sort pas tout à fait indemne.
Oui c’est puissant je trouve… je crois que je craque un tantinet pour Schlink, j’ai lu week end aussi… et un j’ai un second polar de lui en réserve 🙂
J’avais trouvé Le liseur “désorientant” mais je n’ai rien lu d’autre de l’auteur… Je note celui-ci !
Oui celui-ci est assez désorientant aussi mais j’aime bien ça 🙂