“Londres est une ville monstre, une fusion désordonnée de villes plus petites, à laquelle l’élégant plan du métro confère une unité superficielle. Et si tous les noms bizarres des quartiers de Londres recouvraient une autre réalité ? “Recouvraient” au sens propre, puisqu’il existe une Londres en-dessous de Londres, une ville parallèle, habitée par les laissés pour compte, les marginaux, les magiciens, qui nous sont devenus invisibles ? Pour avoir écouté son instinct et avoir sauvé Porte, une étrange jeune fille couchée en sang sur le trottoir, Richard Mayhew va voir son existence basculer dans un univers dont il ne soupçonnait pas l’existence, découvrir la magie secrète de la Londres d’En-bas et rencontrer ses habitants, fabuleux ou terrifiants : le marquis de Carabas, l’ange Islington, Mr Croup et Mr Vandemar, assassins à gages, et la Grande Bête de Londres qui, depuis des siècles, patiente au fond de son labyrinthe oublié.” Avez-vous déjà eu l’impression qu’un instant fugace vu du coin de l’oeil venait de vous échapper, aussitôt vu aussitôt oublié ? Si oui, peut-être avez-vous croisé un de ceux d’en bas…
Une fois n’est pas coutume, je prends la liberté de recopier cette dédicace qui me semble un excellent aperçu de Neverwhere. Fable, conte fantastique ou fantasy urbaine, peu importe l’étiquette, le livre est là, inclassable, savoureux, irratontable : du Gailman quoi !
Il s’empare ici du Londres underground, celui du plan de métro mais aussi des vestiges urbains, impasses qui ne mènent nulle part, canalisations oubliées, batiments abandonnés depuis qui sait quand, et en fait son terrain de jeu. Il cré ainsi un univers à la fois étrange et familier avec son histoire, son mode de vie figé quelquepart au XVIIIe siècle, sa magie, ses dangers, son aristocratie, sa crasse, ses intrigues, sa géographie enfin, connue mais toujours surprenante.
Le nouveau venu doit apprendre à se méfier des noms de lieu et peut être même des noms de personne, earl’s court abrite bien un comte, un ange se dissimule au coeur de la ville, une jeune fille ouvre des portes là où il n’en existe pas et tous les mythes ont rendez-vous dans ces pages pour y faire la fête. Sans parler du marché qui apparait chaque fois à un nouvel endroit, des rats qui communiquent avec, et peut-être dirigent, les humains, des égorgeurs toujours avides de contrats saignants, de ressuscités et autres vampires au détour des chemins.
Des personnages forts, un monde foisonnant, de l’inventivité à revendre, un humour aussi omniprésent que cruel : une petite merveille à déguster toute affaire cessante ! Vous jetterez un autre regard à l’avenir sur les coins sombres et les ruines urbaines…
Neverwhere – Neil Gailman – 1998 – J’ai lu 2001 traduit de l’anglais par Patrick Marcel
Les avis enthousiastes de Passion des livres et de Gachucha,
Ceux moins convaincus de Hydromielle et Sandra


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