Dans un coin perdu d’Argentine, le seul lien du village avec le monde extérieur c’est l’autobus qui s’arrête chaque soir. Lorsqu’un jour de poussière, l’autobus accélère pour traverser le village manquant écraser ceux qui l’attendent, chacun se pose des questions. Le chauffeur est-il devenu fou ? Et d’abords est-ce le “bon” chauffeur ? Comment savoir ce qui se passe, sauf en questionnant le conducteur justement, quand l’autobus s’arrrêtera le lendemain.Seulement le lendemain l’autobus ne s’arrête toujours pas. La voie ferrée est coupée, la barrière du passage à niveau reste baissée… A mesure que les jours passent, les villageois se livrent à toutes sortes de réflexions et de suppositions nourries des informations étranges de la radio, des nouvelles qui filtrent et du caractère de chacun.
Eugénia Almeida réussit ici un étonnant huis-clos en plein air. Les réactions des différents personnages induisent une tension palpable mais officiellement ignorée. Les effets de la dictature pèsent comme un couvercle de plomb fait de peur, de non-dit, d’ignorance… Un beau roman tout en finesse, d’une grande puissance d’évocation ! Prenant !
L’autobus – Eugénia Almeida – 2005 – Metailié – traduit de l’espagnol (Argentine) par René Solis 2007
L’avis de Flo, bluegrey, clarabel, cuné, Yvon


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