CF Wong est maître de fengshui à Singapour. Au fond le vieil homme n’aspire qu’à une chose gagner assez d’argent pour pouvoir s’adonner en toute tranquilité à son grand oeuvre : un recueil entièrement rédigé à la main de citations et d’anecdotes intitulé “quelques bribes de sagesses orientale”. Mais CF Wong a bien des contrariétés, à commencer par une secrétaire bruyante, querelleuse et inefficace, une jeune stagiaire occidentale extrèmement moderne et totalement incompréhensible, sans parler d’un fantôme dans un cabinet dentaire, d’un climatiseur disparu ou de l’intention affirmée d’un astrologue indien et d’une voyante chinoise (au demeurant de vieux amis) de l’embarquer dans une complexe affaire de mort annoncée, et ce gratuitement ! Il est parfois bien difficile pour un maître de fengshui de préserver un semblant de tranquillité et d’harmonie tout en gagnant sa vie.Franchement il est du plus haut comique ce CF Wong, écartelé entre traditions raffinées et obligations terre à terre, nageant le plus souvent dans l’incompréhension totale des propos tenus autour de lui, encore que, sur ce point, il soit loin d’être le seul… Nury Vittachi fait vivre pour nous un Singapour cosmopolite, agité, bruyant et probablement aussi étrange aux yeux de ceux qui le vivent qu’aux nôtres, ce qui n’est pas peu dire. Tous les acteurs de cette enquête (ces enquêtes ?) se croisent, s’agitent, discutent sans jamais se comprendre, aussi étonnés d’aboutir à une quelquonque solution que nous de les voirs arriver où que ce soit sans le recours à un consultant quelquonque, un géomancien par exemple. Hilarant ! Merci Chimère pour cet ébouriffant cadeau.
Lu dans le cadre de mon

Ceci est mon 301e article depuis la création du blog…
Le maitre de fengshui perd le nord – Nury Vittachi – 2002 – traduit de l’anglais (Honk Kong) par Julie Sibony – Picquier poche 2005


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