Beignets de tomates vertes

“Je suis peut-être assise ici, à la maison de retraite de Rose Terrace, mais dans ma tête, je suis là bas, au café de Whistle Stop, en train de déguster une assiette de beignets de tomates vertes”
Mrs Cleo Threadgoode, Juin 1986

Ninny, 86 ans, se prend d’amitié pour Evelyn qui l’écoute parler sans impatience. Evelyne s’ennuie d’abord mais elle a l’habitude, sa vie n’est qu’un vaste ennui. Et puis peu à peu, elle se prend au jeu. La voix de Ninny, devenue son amie, fait revivre pour elle un monde disparu, des femmes, des hommes morts pour la plupart depuis longtemps et qui lui semblent pourtant plus vivants que tous ceux qu’elle croise jour après jour.

Du début du XXe siècle jusqu’à la fin des années 80, ce roman se présente comme une bien jolie chronique du sud profond. Dans une petite ville d’Alabama, les gens ont appris à s’arranger de tout, de la gare de triage qui donne vie et travail à la communauté, de la ségrégation qui est la règle, de la pauvreté qui sévit pendant et après la grande crise mais aussi de la famille, de l’amitié, de l’amour fut-ce celui de deux femmes et de la chaleur de l’entraide dont le foyer se trouve dans ce fameux café sans nom où l’on peut déguster les plus délicieux beignets de tomates vertes pour accompagner le plus goûteux des barbecues – tout le secret est dans la sauce !!!

Ce roman est un pur moment de joie servi dans une langue pétillante et légère. L’histoire pourrait pourtant être douce-amère voire carrément triste mais elle distille en fait une vitalité pleine de gaité à peine teintée de nostalgie. La construction éclatée permet de partager les joies et les peines  des habitants de Whistle Stop sans tomber dans un pathos facile mais en mettant en valeur ce qui rend les principaux personnages si attachants : une joie de vivre inébranlable et contagieuse. Que du bonheur !

Un énorme merci à Anjelica qui nous a tellement fait l’article du film et du livre lors de la dernière rencontre Lire et délire que je n’ai pas pu résister, les avis-coups de coeur  de Fashion, de Karine,

Beignets de tomates vertes – Fannie Flagg- 1987 – Traduit de l’anglais (américain) par Philipe Rouard – J’ai lu 1992

et pour le plaisir, la bande annonce du superbe film de Jon Avent avec Katie Bates et Jessica Tandy (1991)

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