Entheos signifie enthousiaste, au sens grec du terme. Habité par le divin. Inspiré. Tout ce que Thomas n’est plus, ne veut plus être. Pour se couper de ses émotions, il a changé de ville, changé d’entourage, changé de domaine d’étude. Lui le théologien, s’est recyclé dans le grec ancien. Faute de pouvoir encore s’intéresser à la signification, il se concentre sur la forme. Seulement si sa nouvelle matière l’intéresse, elle est très loin de l’habiter et son travail s’en ressent. Et puis il y a les cauchemards…Je me suis laissée happée par cette écriture un peu haletante comme essoufflée, rythmée de phrases courtes, d’images esquissées. Par ce personnage distant qu’on apprend peu à peu à connaitre à travers ses cauchemards, ses questionnements, ses lectures, ses rencontres. Une surtout… Les découvertes se font par petites touches, le drame qui l’a traumatisé, la culpabilité qui le mine mais aussi la vie qui reprend peu à peu ses droits aiguillonnée par un club de lecture tout à fait particuliers.
Un très beau roman où j’ai aimé retrouver les rues de Québec, les petits café où on lit, le goût de l’hiver, l’ambiance universitaire rythmée par des discussions enfiévrées autour d’Euripide, de l’apocalypse de Jean ou encore d’André Gide. Envoûtant.
Enthéos – Julie Gravel-Richard – 2008 – Collection Hamac – les éditions du septentrion
L’avis de Caro(line), de Karine:), ceux de la recrue… Vous pouvez aussi visiter le blog de l’auteur
Un grand merci à Caro(line) qui l’a lu dans le cadre de la recrue du mois, vitrine de la relève littéraire québécoise, et a eu la gentillesse de me le prêter.


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