Fendragon

fendragonVoici donc le premier livre qui m’est échu dans le cadre de la chaîne des livres organisé par Ys. Il se trouve en effet que je suis juste après Fashion Victim dans cette fameuse chaîne et c’est ce petit joyau de fantasy qu’elle a décidé de faire tourner.
Dans les contrées désolées et ravagées des pays d’hivers, Gareth, adolescent candide et idéaliste, est à la recherche de Fendragon, seul homme vivant ayant jamais vaincu un dragon. Lorsqu’il le trouve cependant le personnage est passablement différent du héros des ballades chantées à sa gloire. Le Fendragon est un rustre qui patauge dans la boue du matin au soir et raconte sa victoire sur le dragon avec amertume, une boucherie d’après lui, où il lui a fallu user de toutes les ruses avant d’achever le monstre à la hache. Au temps pour les rêves dorés de Gareth, seulement un dragon ravage les alentours de la capitale du pays de Belmarie et John Avensin Fendragon est le seul qui ait une chance face à lui. Pour Jenny sa compagne, cette chance est bien trop mince, mais Fendragon y voit la possibilité d’obtenir de l’aide pour sa contrée depuis longtemps abandonnée par les troupes du roi…
Il y a deux aspects passionnants dans ce roman, tout d’abord une superbe revue de détail de tous les classiques de l’Heroic Fantasy à la lumière crue d’une réalité moins glamour que prévue. Le Chevalier est myope et père de famille, il pense qu’aller hardiment à la rencontre du dragon une épée à la main est du dernier stupide et s’intéresse à l’élevage des porcs. Et ce n’est que le début… Ensuite l’auteur y brosse une superbe peinture des choix auxquels les femmes sont confrontés. Car le véritable personnage central de ce roman est très certainement Jenny, née-mage aux pouvoirs limités, écartelée entre ses aspirations de sorcière et ses enfants, entre le besoin de solitude nécessaire au développement de ses pouvoirs et le temps qu’elle dispense à ses semblables. Se pose l’éternelle question du renoncement à un aspect de soi – la réussite personnelle – pour obtenir autre chose – une famille – à moins que ce ne soit l’inverse.
La fin du roman, tout en étant plus classique que la première partie, est extrêmement satisfaisante, exploitant à loisir  les aspects tant terrifiants que fascinants de l’image du dragon allongé sur son tas d’or.
C’est un vrai plaisir de s’attacher à ces personnages complexes, imparfaits, emmêlés dans leur contradiction mais profondément humains, le tout dans une langue aussi rêveuse que vigoureuse, un rien malicieuse et souvent drôle. Magique !

Fendragon – Barbara Hambly – 1985 – traduit de l’anglais par Michel Demuth 1991 – Point Fantasy 2006

Fendragon venant de Fashion, part bientôt vers Isil

PS : Ce roman est conçu comme un tout, il parait cependant que l’auteur lui a, par la suite, donné deux suites jamais traduites en français tss tss !!

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