1845, l’Angleterre lance la plus moderne des expéditions pour découvrir enfin ce fameux passage du nord-ouest censé relier l’Atlantique au Pacifique en passant par le nord, l’Arctique. Deux vaisseaux, le HMS Terror et le HMS Erebus sous le commandement de Sir John Franklin, sont chargés d’assez de vivres pour trois ans et de tous les équipements que les sciences les plus avancées de l’époque peuvent fournir. On ne reverra jamais ces deux bâtiments, ni aucun de leur 133 membres d’équipage.
Sur cette trame historique, tout ce qu’il y a de plus véridique, Dominique Fortin a choisi de broder non seulement le destin de ces marins perdus dans les glaces, mais aussi celui des femmes qu’ils ont laissées derrière eux, préparées à une longue absence certes mais dont la solitude grandit à mesure que les mois puis les années passent.
La construction fragmentée, polyphonique de ce roman est originale et prenante, alternant les mondanités tourbillonantes mais un peu vaines des dames de la bonne société victorienne et le voyage immobile du capitaine Crozier plus axé sur l’expérience spirituelle que sur l’horreur de sa lente agonie enfermé dans le vide et la promiscuité. Des extraits de son journal de bord alternent avec des fragments de dialogues, des poèmes, des souvenirs voire des recettes de cuisine ou des extraits de pièces de théatre.
D’une certaine façon, ce qui fait la force de ce roman, cette alternance d’époques, de continents, ce contraste ciselé entre la mort glacée et la bonne société victorienne peut probablement en être aussi la faiblesse. Car si l’histoire de lady Jane, la femme de Sir Franklin, et de Sophia sa belle-fille pour laquelle Crozier nourrit un amour sans espoir, est sans conteste ce que j’ai le plus apprécié, le journal du commandant du Terror quoique fort bien écrit avec pudeur et sensibilité ne dégage pas l’émotion brute qu’une telle tragédie peut générer. D’une certaine façon c’est ce qui m’a plu mais c’est aussi ce qui a déçu Ys par exemple. En tout état de cause, une très belle variation écrite sur une partition qui a déjà inspiré plus d’un auteur.
Sur cette trame historique, tout ce qu’il y a de plus véridique, Dominique Fortin a choisi de broder non seulement le destin de ces marins perdus dans les glaces, mais aussi celui des femmes qu’ils ont laissées derrière eux, préparées à une longue absence certes mais dont la solitude grandit à mesure que les mois puis les années passent.
La construction fragmentée, polyphonique de ce roman est originale et prenante, alternant les mondanités tourbillonantes mais un peu vaines des dames de la bonne société victorienne et le voyage immobile du capitaine Crozier plus axé sur l’expérience spirituelle que sur l’horreur de sa lente agonie enfermé dans le vide et la promiscuité. Des extraits de son journal de bord alternent avec des fragments de dialogues, des poèmes, des souvenirs voire des recettes de cuisine ou des extraits de pièces de théatre.
D’une certaine façon, ce qui fait la force de ce roman, cette alternance d’époques, de continents, ce contraste ciselé entre la mort glacée et la bonne société victorienne peut probablement en être aussi la faiblesse. Car si l’histoire de lady Jane, la femme de Sir Franklin, et de Sophia sa belle-fille pour laquelle Crozier nourrit un amour sans espoir, est sans conteste ce que j’ai le plus apprécié, le journal du commandant du Terror quoique fort bien écrit avec pudeur et sensibilité ne dégage pas l’émotion brute qu’une telle tragédie peut générer. D’une certaine façon c’est ce qui m’a plu mais c’est aussi ce qui a déçu Ys par exemple. En tout état de cause, une très belle variation écrite sur une partition qui a déjà inspiré plus d’un auteur.
Du bon usage des étoiles – Dominique Fortier – 2008 – Editions Alto
Les avis conquis de Cuné, Fashion et Caro(line) que je remercie pour son prêt , moins convaincu de Ys et Louis, ce roman a été la recrue du mois de décembre 2008 sur le blog du même nom.
Du bon usage des étoiles doit être bientôt adapté à l’écran par le réalisateur Jean-Marc Vallée.
Ah mais non heu! Ys n’aime pas. Tu aimes. Je fais quoi moi maintenant! Oh ma pauvre tête.
Je comprends pourquoi elle a été déçue, le roman laisse de côté l’aspect emotionnel de ce huis clos (pas de mention de cannibalisme ou autre joyeuseté comme on pourrait s’y attendre (et comme il y en a eu semble-t-il) en trois ans d’enfermement) après, moi l’horrifique c’est avec modération 😉 A toi de voir 🙂
Il faut déjà que je lise d’autres versions du récit pour me faire une idée.
Le Dan Simmons a l’air plutôt intense :-)))
Quand à l’homme qui a mangé ses bottes, où je ne sais plus, c’est plus un documentaire non ? tu en connais d’autres ?
Je l’ai chez moi, celui-là… je vais finir par le lire un jour! Celui de Dan simmons est noté aussi, même s’il semble beaucoup plus “hard” que celui-là!
je crois en effet qu’il est nettement plus hard :-))
ce livre me tente bien. Je trouve l’idée du contraste avec l’expédition et la vie des femmes vraiment très sympa. Allez, un de plus dans ma PAL.
allez !!! un de plus un de moins 🙂
Il va falloir que je me décide à le chroniquer!!! Un jour… Où j’aurais moins la flemme…
Panne de lecture??? Euhhhhh, Jane Austen docteur! Sur moi ça marche!
tu as aimé ? c’est bien noté mais je crois que ça commence à aller mieux !
Il y a Profondeurs glacées, une version écrite par Dickens et Collins. Bon même les fans de l’un et l’autres affirment que c’est mauvais mais par curiosité (ça a été écrit très peu de temps après les faits)…
ça doit être assez étonnant comme document !!!
Je suis curieux de lire ce roman… J’ai lu le Simmons lors de sa parution (critique sur le Biblioblog) et j’ai été conquis par l’histoire, la narration, la description de cette expédition sans retour et toute la documentation réunie dans le seul but de cet ouvrage. J’espère que le Fortier ne me décevra pas… 🙂
Comme je n’ai psa lu le Simmons, c’est délicat, YS a été très déçue par le contraste entre les deux 🙂
Un récit de voyage, une expédition maritime et une narration originale… je note bien sûr ! Mercie yue 🙂
J’espère que ça te plaira NAik, c’est particulier mais très agréable !
C’est marrant cette histoire me rappelle le livre de Wilkie Collins, The Frozen Deep que j’avais trouvé par hasard à la bibliothèque parmi les livres jamais empruntés (oui je cherche parfois des livres à des endroits bizarres ) Je n’avais pas trop accroché, mais ce thème a surement dû être très exploité à l’époque.
Oui tout à fait, c’est la même histoire, enfin la même source d’inspiration… mais il parait que le Collins n’est pas véritablement excellent 😉
Bon, et Dan Simmons, tu l’as lu ?
Ben non, tu penses, pas encore (avec ma panne de lecture et tout) !!! mais ça fait envie c’est certain, après ton billet sur Du bon usage des étoiles presque entièremetn consacré au Simmons, c’est dur de pas être tentée 😀