“Bien aimé lecteurs de romans, vous avez sans doute été souvent frappés par le fait que les oeuvres qui excitent le plus notre curiosité s’achèvent de manière aussi peu satisfaisante que prématurée à la page 320 du troisième tome. Le héros a alors rarement plus de trente ans et l’héroïne en a par conséquent sept ou huit de moins. La question que je désire poser à chacun d’entre vous est la suivante : est-il juste de présumer que la vie des individus ayant dépassé ces limites d’âge n’offre plus rien de remarquable (…)
J’affirme donc que le romancier abuse de son héros et de son héroïne, tout comme de la naïveté de son lecteur, lorsqu’il prend congé des deux premiers cités dès lors qu’ils ont été déclarés mari et femme ; et j’ai souvent espéré que des additions soient faites à toutes les oeuvres de fiction qui ont été conclues d’une manière aussi abrupte. Nous devrions pouvoir apprendre ce qui arrive au sobre époux ainsi qu’à l’ardent célibataire, à la matrone de même qu’à la vieille filles rougissante. Et c’est pourquoi j’admire (et je souhaiterais imiter) le noble auteur français Alexandre Dumas qui, accompagnant ses héros de leur prime jeunesse jusqu’à un âge avancé, ne les laisse en paix que lorsqu’ils sont devenus si vieux qu’il est grand temps de leur accorder un peu de repos. Le héros est un gentleman d’une espèce trop rare pour être envoyé à la retraite au zenith de sa vie ; et je serais curieux de rencontrer celle qui apprécierait qu’on la mette au rebus et qu’on ne lui trouve plus aucun attrait sous prétexte que ses enfants sont grands et qu’elle a trente, quarante ou cinquante ans.”
William Makepeace Thackeray – 1851
J’affirme donc que le romancier abuse de son héros et de son héroïne, tout comme de la naïveté de son lecteur, lorsqu’il prend congé des deux premiers cités dès lors qu’ils ont été déclarés mari et femme ; et j’ai souvent espéré que des additions soient faites à toutes les oeuvres de fiction qui ont été conclues d’une manière aussi abrupte. Nous devrions pouvoir apprendre ce qui arrive au sobre époux ainsi qu’à l’ardent célibataire, à la matrone de même qu’à la vieille filles rougissante. Et c’est pourquoi j’admire (et je souhaiterais imiter) le noble auteur français Alexandre Dumas qui, accompagnant ses héros de leur prime jeunesse jusqu’à un âge avancé, ne les laisse en paix que lorsqu’ils sont devenus si vieux qu’il est grand temps de leur accorder un peu de repos. Le héros est un gentleman d’une espèce trop rare pour être envoyé à la retraite au zenith de sa vie ; et je serais curieux de rencontrer celle qui apprécierait qu’on la mette au rebus et qu’on ne lui trouve plus aucun attrait sous prétexte que ses enfants sont grands et qu’elle a trente, quarante ou cinquante ans.”
William Makepeace Thackeray – 1851
Je crois qu’on va s’entendre William et moi…
Il faut que je lise Ivanhoé, moi, tiens 🙂 Quand je pense que j’ai vu le film et que je suis incapable de me souvenir des personnages féminins mais les batailles, j’adorais.
Grand tolkien si Tackeray avait pu prévoir Robert taylor en Ivanhoé ou pire roger moore (en armure blanche galopant l’étendard au vent) et Elizabeth (Taylor aussi mais sans lien de parenté) éploré en Rebecca repoussée que n’eut-il pas écrit ? :-))))) ça a l’air drole comme tout en tous les cas cette suite 😉
Brett Sinclair a aussi été Ivanhoé. Ben ça alors! Pour moi, il n’y a qu’un Ivanhoé, c’est Robert Taylor! Si Thackeray avait connu les acteurs hollywoodiens et leurs moeurs, ça l’aurait tué 😀
ma pauvre tu ne connais pas cette perle, tiens je t’ai trouvé l’intro sur youtube, accroche toi au pinceau quand même
http://www.youtube.com/watch?v=VEvz-4dbQjE
J’adore les héros au panache blanc qui crapahutent dans la forêt sans se tacher 🙂 En tout cas, les personnages ont l’air ravis d’être dans cette série, ils sont tout sourire 😉
tu as remarqué ! et puis ce casque, ce casque :-)))))) je me demande de quelle dimension il vient 🙂
Coucou, je précise que c’est Margoulette =)
Je me suis décidée, à minuit, à me faire un nouveau blog. Je t’invite à y faire un tour !
Gros bisouuus
j’arrive 🙂
Il faut croire qu’il y a plus à dire sur la passion que sur la maternité, les couches-culottes et la retraite…
tss tss tu ne cautionne pas quand même 😀
tout a fait vrai. Je viens de finir “un bon petit diable” avec ma fille, et ça se termine pile au moment du mariage… Grrrr
ah hein qu’il avait raison le monsieur :-)))
William est excellent !!! Je pense exactement comme lui !
Bonne journée, Yueyin, à bientôt !
JE crois que nous sommes plusieurs en fait 😉 Bonne journée turquoise 🙂
Quelque part, je crois qu’effectivement, William et toi avez toutes les chances de bien vous entendre! 🙂
:-))) encore merci Chiff 🙂
🙂
Agatha Christie a écrit une série de quelques tomes avec M et Mrs Beresford comme héros principaux. Dans Associés contre le crime, ils sont très jeunes … dans N ou M ils ont la quarantaine et deux grands enfants. Dans La maison du canal ils sont un peu plus âgés il me semble et dans Mon petit doigt m’a dit je pense qu’ils ont la soixantaine 🙂
Il y a un livre, encore, qui met en scène leur rencontre (avant Associés contre le crime) mais j’ai oublié le titre.
J’avais trouvé ce cheminement peu courant en littérature et j’avais beaucoup apprécié.
En général les héros semblent figés entre 20 et 30 ans, ou bien avoir un âge indeterminé qui n’évolue jamais.
Dans Mr Brown… où ils sont fiancées 🙂 oui tu as raison Soie, heureusement tous les auteurs ne se sont pas toujours cantonné à la période pré nuptiale et les exceptions sont asez rares pour être notées (avec enthousiasme !!!!)
C’est effectivement le genre de citation qui donne envie d’en lire davantage, je vais me plonger dans sa bibliographie 😉
🙂 celui-là est drôle comme tout 🙂