Ce n’est pas forcément facile de trouver des romans qui se passent à l’époque de la fondation de la Nouvelle-France et qui racontent l’histoire du point de vue des premiers habitants… croyez-moi, nous avons passé un bon moment à chercher l’année dernière. Jugez donc de ma surprise, lorsque visitant le centre d’archéologie de la Métabetchouane, j’apprends par le guide qu’il a écrit une “sorte de roman policier” (je cite) pour se donner l’occasion de passer en revue l’état des peuples (Ilnu, Attikamekw, Naskapi, Cree, Abenaki, Wendat, Français et Anglais) en Nouvelle France, trois générations après la fondation de la colonie soit environ 70 ans après la fondation de Québec. Un roman donc à peine paru en France, pas encore au Québec et dont il avait quelques exemplaires sur place. Aussitôt dit aussitôt fait, me voilà embarquée avec Petit Duc roux et ses compagnons dans un périple assez formidable à la poursuite des assassins d’Eaux-vives et de Nuit-sans-lune.
L’intérêt est bien entendu plus dans les rencontres que dans l’intrigue qui n’est qu’un prétexte relativement ténu je dois dire et le style est parfois un rien fantaisiste mais pour autant la lecture est agréable, intéressante voire passionante et brosse un tableau un tout petit peu différent de l’histoire officielle du coin… comme de raison d’ailleurs, tout est toujours une question de point de vue. Je me suis laissé volontiers embarquer tant dans les canots d’écorce des Ilnus que sur les traineaux à chiens des Naskapis, j’ai eu l’estomac un peu dérangé par les tortures rituelles (ou pas) et regretté avec les visiteurs le délabrement progressif des structures traditionnelles dans les missions. De plus cela permet de se faire une idée un peu plus claire de la géographie historique et humaine du Québec Un très bon moment donc, dépaysant à souhait.
Aube sanglante sur la Métabetchouane – André M. Lépine – 2009 – Editions Elzevir


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