La pelouse de camomille

En route pour des funérailles, Héléna se souvient de l’été 39, le dernier été où les cousins se sont rassemblés dans la maison du bord de la falaise, sur la fameuse pelouse de camomille qu’elle avait tenu à planter et qui n’aurait jamais dû pousser. L’été où Max et Monika, les refugiés autrichiens, sont entrés dans leur vie, l’été qui a marqué pour chacun le début d’une autre vie… 

A travers les années de guerre des membres de cette famille cabossée, Héléna la tante si dure, Richard l’oncle engoncé dans sa peur de ne pas être reconnu, Calypso la belle, Oliver l’idéaliste, Walter le boute en train, Polly la pragmatique, Sophy la rêveuse, ce beau roman cible les changements profonds, les peurs inédites, mais aussi une certaine libération induites par les circonstances exceptionnelles liées à la guerre. Les hommes engagés vont et viennent, les femmes restent seules à l’arrière, les convenances perdent de leur importance, les moeurs se relachent, des comportements impossibles quelques mois plus tôt deviennent parfaitement acceptables. 45 ans plus tard, certaines choses sont-elles encore concevables par ceux qui ne les ont pas vécues ?

J’aime les romans anglais, cela se sait, et une fois encore je me suis laissé séduire par ces personnages empêtrés dans des sentiments qu’ils ne savent comment exprimer voire qu’ils nient avec energie. J’ai lu que Mary Wesley passait pour une vieille dame indigne (elle a publié son premier roman à 70 ans), je comprends pourquoi. On est aussi loin, ici, de la bluette que de la morale conventionnelle. L’écriture est mordante, les portraits très justes, les caractères subtiles, les moins sympathiques eux-mêmes finissant par montrer des facettes attachantes. Délicieux avec une pointe dérangeante so british.

La pelouse de camomille – Mary Wesley – 1984 traduit de l’anglais par Samuel Sfez – Le livre de poche

Les avis de TheomaKarineFashionLily, Lilly

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18 réponses à La pelouse de camomille

  1. Le Papou dit :

    Il me semble que ça me plairait mais bon je commence à avoir une LAL ÉNORME !

     

    Le Papou

  2. maggie dit :

    Ce qui est bien, c’est que tu lis les livres que tu repères sur les blogs ! Moi, je l’ai vu chez Lilly et Karine, mais je ne l’ai toujours pas ouverts ! J’ai aussi les onze, vu chez Karine, mais il attend toujours !!!

  3. So british, en effet. Une vieille dame indigne, j’adore !

  4. Turquoise dit :

    Déjà noté plusieurs fois, après avoir lu de bons billets sur différents blogs. Mais puisqu’on dirait qu’il est enfin paru en poche, je vais peut-être me laisser tenter…Ou plutôt, essayer de le trouver en bibliothèque, pour épargner ma PAL himalayesque !!!

  5. Karine:) dit :

    Ravie que ça t’ait plu!  J’ai une affection particulière pour cette vieille dame indigne, pour ma part!  J’adore le côté non conventionnel et psa politically correct!

  6. Joelle dit :

    Je l’ai déjà noté (chez Karine ou chez Fashion, je ne sais plus !) mais à chaque vérif, il était déjà emprunté à la biblio … l’auteure n’est peut-être pas très connue mais apparemment, elle a son petit succès 😉 Par contre, la couverture en poche ne m’aurait sûrement pas attirée !

  7. je suis ravie qu’il t’ait plu 

  8. j’ai comme l’impression que je sais mieux choisir pour les autres que pour moi 

  9. Béa dit :

    Merci Yueyin pour ce roman anglais je me suis régalée ! Madame Mary Wesley fait partie de ces grandes dames de la littérature anglaise non conventionnelles pleine d’humour de “kleine flegme brittanique”. Je vais m’empresser d’en trouver un autre…

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