Grey débarque au Japon, sans argent, sans bagage, avec une seule idée en tête : rencontrer un des rares survivants chinois d’un des épisodes les plus sanglants de l’occupation japonaise en Chine : le massacre de Nankin en 1937, exactions, tortures, 300 000 morts ! Perturbé par l’obsession de Grey, le professeur Shi Chongming refuse tout d’abord de répondre à ses questions. Mais il ne peut s’empêcher de se replonger dans son journal écrit tout au long de ces mortelles journées et jamais ouvert depuis.
Mais qu’est-ce qui fait courir Grey, devenu hôtesse dans un bar des bas-fonds de Tokyo ? D’où viennent ses fantasmes morbides ? Et pourrait-il les utiliser pour concrétiser ses propres obsessions ? Pendant quelques semaines ces deux êtres si différents par l’âge et la culture, vont suivre des voies étrangement convergentes…
L’alternance des récits contemporains de la vie tokyoite de Grey et du journal de 1937 rythme de façon très prenante ce récit. L’angoisse très intime de l’une fait contrepoint à la montée de la peur chez l’autre, créant peu à peu une tension palpable. Les changements de narrateur soulagent d’abord cette pression pour la nourrir un peu plus ensuite : du grand art !
Les personnages, tant principaux que secondaires, sont maladroits, certainement perturbés et pas forcément sympathiques, mais dotés d’une profondeur qui les rend étrangement attachants. Avec une mention spéciale pour l’un des personnages à part entière de cette histoire : Tokyo devenue sous la plume de Mo Hayder une ville sombre, hantée, scintillante, imprévisible…
Les thrillers sont très loin d’être mon genre de prédilection, mais Tokyo est un très beau roman, dur et morbide, mais fascinant !
Mais qu’est-ce qui fait courir Grey, devenu hôtesse dans un bar des bas-fonds de Tokyo ? D’où viennent ses fantasmes morbides ? Et pourrait-il les utiliser pour concrétiser ses propres obsessions ? Pendant quelques semaines ces deux êtres si différents par l’âge et la culture, vont suivre des voies étrangement convergentes…
L’alternance des récits contemporains de la vie tokyoite de Grey et du journal de 1937 rythme de façon très prenante ce récit. L’angoisse très intime de l’une fait contrepoint à la montée de la peur chez l’autre, créant peu à peu une tension palpable. Les changements de narrateur soulagent d’abord cette pression pour la nourrir un peu plus ensuite : du grand art !
Les personnages, tant principaux que secondaires, sont maladroits, certainement perturbés et pas forcément sympathiques, mais dotés d’une profondeur qui les rend étrangement attachants. Avec une mention spéciale pour l’un des personnages à part entière de cette histoire : Tokyo devenue sous la plume de Mo Hayder une ville sombre, hantée, scintillante, imprévisible…
Les thrillers sont très loin d’être mon genre de prédilection, mais Tokyo est un très beau roman, dur et morbide, mais fascinant !
Tokyo – Mo Hayder – 2004 – presses de la cité – Traduit de l’anglais par hubert Tézenas
Hum hum, mon petit doigt me dit qu’il pourrait me plaire ce livre. Je note… :o)
Attetntion aux âmes trop sensibles mais sinon oui, ça pourrait bien… 😉
Un très bon livre en effet. dommage qu’il ne soit pas en 10/18… :o)))
Bah maintenant que je sais qque Sarah Waters est en 10/18 tout va s’arranger 😀
Cet auteur m’intrigue, il va falloir que j’aille voir ça…
MAis bonne idée Florinette… il vaut le détour 🙂
Je viens de le commencer, ton avis s’ajoute à tous les échos positifs que j’ai eu de ce roman.
J’ai hâte de voir ce que tu vas en dire…
On avait été très marqué par ce roman, lu il y a 2 ans (et il vient d’être édité en poche) : on en parle (un peu) ici.
Une ambiance assez hallucinante, loin des polars classiques (dont Birdman est plus proche).
On y avait beaucoup appris sur l’histoire récente de la Chine et du Japon avec ce massacre de Nankin perpétré par les japonais en 1937 et qui sert de toile de fond au roman.
À noter, le reportage diffusé récemment sur France 5 sur ce massacre de Nankin : le contexte de l’époque et surtout, l’instrumentalisation aujourd’hui de cet "épisode" par les nationalistes chinois et les révisionnistes japonais.
Je crois que l’ambiance fait effectivemetn beaucoup pour ce roman, ainsi que ce contexte fascinant de l’histoire effacée, oubliée et donc d’autant plus recherchée… As-tu parlé d’autre roman de l’auteur… ben en fait j’irai voir remarque :-)))
Je l’ai et comme la plupart des livres que je possède, je ne l’ai pas encore lu; mais j’aimerais bien!
BAh ça va se faire en son temps 🙂
ce roman me tente beaucoup mais il me fait un peu peur…
J’étais terrifiée au début mais au bout d’un moemnt il n’était plus question que j’arrête… Donc… 😉
Très beau roman de Hayder qui m’a paru, malgré la rudesse et la cruauté de certains souvenirs, moins glauque que ses policiers.
Hou là, je me demande commen ils sont ces policiers parce que là c’était quand même assez morbide…
je coris qu’il faut TOUT lire de cet auteur…
Un fan ! très bien je note philippe 🙂
Bon c’est vrai que Tokyo est un livre très fort et qui nous apprend plein de choses, mais c’est morbide quand même! Qu’une femme enceinte écrive ça m’a sidéré ! J’avais lu "Birdman" avant , âmes sensibles s’abstenir… Je crois que je vais faire l’impasse sur "Pig island"
Elle était enceinte quand elle a écrit ça !!!!!!!! Je n’aurais jamais pu le lire enceinte moi… bon d’un côté je faisias d’horrible cauchemards, peut être qu’elle a exorcisé les siens de cette façon…
Ah je suis contente de retrouver ici ce roman que j’ai DÉVORÉ cet été avec bonheur et effroi mêlés ! Il y avait longtemps que je n’avais pas été autant accrochée par un thriller. je suis entièrement d’accord avec toi, la peinture de la ville et le côté historique sont le grand point fort de cette histoire passablement angoissante. Les deux récits parallèles, c’est très bien fichu je trouve. J’avais lu “Birdman” mais l’avais moins aimé. J’apprends par Gachucha que Mo Hayder était enceinte au moment de l’écriture… alors là, ça m’épate ! Je n’aurais pas pu le lire enceinte non plus, quant à l’écrire enceinte… encore moins. Brrr.
Merci en tout cas pour cet article passionnant avec lequel je suis entièrement d’accord !
Coucou Gaelle, Tu as exactement la même réaction que moi, je n’aurais pas pu le lire enceinte (mais alors pas du toout), alors l’écrire… mais de quel métal cette dame est-elle faite ?????
J’ai “Tokyo” dans ma PAL qui attend patiemment d’être ouvert et lu. A te lire, je sens que je vais passer un excellent moment. J’aime beaucoup ces livres où les allers-retours passé / présent coexistent et où le temps s’entremêle facilement. Et puis, j’ai vu un reportage sur Mo Hayder et ses polars … Je dois reconnaître que le personnage m’a impressionnée !!! Un petit bout de femme écrivant des livres aussi durs et violents paraît à contrecourant. Mais j’adore !!!
Avec le recul, je confirme qu’il laisse des traces… j’en garde un souvenir plutôt fort 🙂
Très bon roman, même pour ceux et celles qui n’aiment pas les thrillers (c’est aussi mon cas).
Il y a un autre bon roman sur le thème de la guerre sino-japonaise et qui fait des allers-retours entre le passé et le présent, c’est "En attendant le soleil" de Hitonari Tsuji.
AH Merci Naina, je note la référence, mon intérêt étant éveillé… Le nombres et la variété de tes références en matière de littérature asiatique m’impressionnent toujours…. 🙂
Toujours suivre les conseils de son p’tit frère ma p’tite dame 🙂
En plus, "Tokyo", moi, ça m’a cultivé. La guerre Chine-Japon c’est quand même un truc qu’on ne nous apprend pas à l’école. Ironie du sort, le jour même où je l’ai fini, je suis tombé dans Libération sur un article à propos du quarantière anniversaire de cette guerre atroce que personne ne risquait de fêter puisqu’elle avait été effacée de l’histoire…
Absolument frère… d’ailleurs c’est bien ce que je fais 🙂 J’ai appris pas mal de chose aussi sur la guerre sino japonaise, d’autant que j’ai bien entendu fait quelques recherches histoire de compléter… pas glop !
C’est vrai que c’est un bouquin très impressionnant et très prenant. Très instructif aussi sur l’histoire peu glorieuse du Japon. J’ai quand même été un peu gêné par la surenchère de gore, par l’accumulation de situations bizarres et malsaines, qui, mais c’est un avis très subjectifs, ne me semblaient pas toutes absolument indispensables.
Par contre la description de Tokyo est extraordinaire.
Je crois que c’est surtout la ville qui m’a séduite dans ce roman. Même si l’histoire m’a acccroché, elle est plutôt trop gore pour moi mais cette ambiance un peu glauque de ville en marge et le contraste avec le nankin de 1937 m’ont scotché ! En fait j’ai même trouvé un peu exagéré les réactions des gens aux propos de Grey, le genre de torture qu’elle décrit (outre qu’elles sont insoutenables) ne sont ni inédites, ni rares en tant de guerre, en tout cas j’en avais moi entendu parler à plusieurs reprise !