1990, à quelques kilomètres de Shangai, le corps d’une jeune femme est retrouvée dans un canal – voilà un début de polar bien classique. Le reste l’est moins…
L’affaire prend tout son relief quand la victime est identifiée comme une héroïne rouge, une « travailleuse de la nation » personnage utilisé et médiatisé par le Parti pour servir de « modèle » tant sur le plan moral que social à ses concitoyens. Pour l’inspecteur Chen, qui doit son poste au Parti, et son adjoint Yu, policier de métier, l’affaire s’annonce aussi complexe que politiquement épineuse.
L’enquête policière est prétexte à une plongée dans la Chine des années 90, lieu des plus exotiques pour moi. (je connais bien mieux la Chine du VIIIe siècle…) La corruption, l’avènement d’un capitalisme entre sauvage et contrôlé on ne sait pas bien, mais aussi l’austérité du quotidien, les souvenirs toujours brûlants du passé, notamment les séquelles de la révolution culturelle, et en même temps une certaine joie de vivre sont décrits avec réalisme mais sans emphase particulière. Ajoutez à cela, des personnages bien dessinés, une intrigue solide, un zeste de poésie (chinoise) et une bonne dose de gastronomie…que du plaisir !
Les enquêtes de l’intéressant inspecteur Chen, policier-poète-traducteur-espoir du parti, se poursuivent avec « Encre de chine », « Visa pour shangai » et « Le très corruptible mandarin ».
Qiu Xiaolong est né à shangai où il a étudié la littérature anglaise. Depuis Tienamen il vit aux Etats Unis.
Mort d’une Héroïne rouge – Qiu Xiaolong – Liana Levi – 2001
Figure-toi que l’autre jour à la médiathèque, je voulais tenter un roman d’un auteur asiatique, et je ne savais pas quoi prendre, vu qu’il n’y avait plus de Murukami… Mais là tu viens de me donner une bonne référence!
ah thom merci de noter mes efforts 🙂
tu peux y aller choupynette, c’est extrèmement asiatique comme polar 🙂
Un auteur à découvrir absolument : l’occasion d’un pittoresque voyage à Shanghaï, porté par une intrigue policière sympa.
Un régal (et d’ailleurs on y parle beaucoup de cuisine !) avec moult détails savoureux sur la vie à Shanghaï sous Den Xiaoping : cuisine et gastronomie donc, crise du logement, difficultés de transports, corruption, politique et omni-présence du Parti, bouleversements de la Chine moderne, … tout cela vient enrichir de manière pittoresque les enquêtes policières de l’inspecteur Chen Cao.
Un de nos "best-of" à la fois dans le rayon "polars" et dans le rayon "asie".
Après une recherche poussée, je suis en mesure d’affirmer qu’il n’y a aucun lien entre ce livre et 10 / 18.
Félicitations yue yin ! tu as réussi.
Et en plus, la critique est bien ! :))