Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très-vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets !
Or, chaque fois que je viens à l’entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit…
C’est sous Louis treize; et je crois voir s’étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J’ai déjà vue… et dont je me souviens !
Gérard de Nerval – Odelettes – 1834
Joli !
réconcilié avec Nerval ?
Sirop que c’est beau!
Merci Suzanne 🙂
Cet air d’une fantaisie languissante serait-il celui de la Fantaisie chromatique de Bach, ici évoquée, là en version intégrale ?
Maintenant, le ch…. de service revient.
Le dernier quatrain (parce qu’il s’agit de quatre quatrains) commence à “Puis une dame…”.
La leçon “et tout Weber” est recevable. Le vers, un décasyllabe, semble chahuté, mais “Weber” se prononce “Webr”, ouf !
; – )
Ouuups corrigé, merci Lou…
Je l’ai étudié avec mes élèves de 2nde l’an dernier 🙂
Ont-ils aimé ?
Jamais été fâché ! juste que des fois Le Papou ne comprend pas ! Quand il ne comprend pas, il n’aime pas, un taureau quoi!
:-))) C’était donc ça !
Ce poème est celui que je préfère chez Nerval… C’est bôooooo !
c’est vrai, j’ai une faiblesse pour el desdichado mais celui là est merveilleux 🙂
souvenir souvenir que me veux tu? (oui je sais ce n’est pas du meme auteur :))je l’ai appris au lycee..il m’en reste encore quelque chose.Nerval,melancolie.Beau.
C’est de qui ? moi je redécouvre Nerval en ce moment 🙂
de Paul Verlaine
ah c’est beau Verlaine, je ne connaissais pas ce poème, merci Pyrausta 🙂