à une aimée

Je reviendrai à Desnos bientôt mais en attendant, faisons un pause à la demande d’une de mes filles qui a fait récemment une jolie découverte…

 

 

Il goûte le bonheur que connaissent les dieux

Celui qui peut auprès de toi

Se tenir et te regarder,

Celui qui peut goûter la douceur de ta voix,

 

Celui que peut toucher la magie de ton rire,

Mais moi, ce rire, je le sais,

il fait fondre mon coeur en moi.

 

Ah ! moi, sais-tu, si je te vois,

Fût-ce une seconde aussi brève,

Tout à coup alors sur mes lèvres,

Expire sans force ma joie.

 

Ma langue est là comme brisée,

Et soudain, au coeur de ma chair,

Un feu invisible a glissé.

Mes yeux ne voient plus rien de clair,

A mon oreille un bruit a bourdonné.

 

Je suis de sueur inondée,

Tout mon corps se met à trembler,

Je deviens plus verte que l’herbe,

Et presque rien ne manque encore

Pour me sentir comme une morte.

 

Sappho – VIIe av. J.C.

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