Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon cœur plaintif es entrée,
Toi qui, comme un hideux troupeau
De démons, vins, folle et parée,
De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine,
— Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,
Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l’ivrogne,
Comme aux vermines la charogne,
— Maudite, maudite sois-tu !
J’ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j’ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.
Hélas ! le poison et le glaive
M’ont pris en dédain et m’ont dit :
«Tu n’es pas digne qu’on t’enlève
A ton esclavage maudit,
Imbécile ! — de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire !»
Charles Baudelaire – Les fleurs du mal
Charlie. What else ? 😉
oui hein… toujours, je suis tombé par hasrd sur une jolie édition reliée qui tient dans la pochedepuis je redécouvre 🙂
Encore un vampire ??? Tu ne serais pas en train de virer monomaniaque ??? Je te taquine ! Blague à part, sous la plume de Baudelaire, ça a quand même de l’allure…
juste un tout petit peu alors 😉
Superbe texte !
je suis bien d’accord il me reste des découvertes à faire chez Baudelaire…
Toujours très fort ce Baudelaire!
Oui toujours à redécouvrir 🙂
toujours aussi percutant…
Le dernier quatrain décoiffe c’est certain…