Quelle grandeur rend l’homme venerable ?
Quelle grosseur ? quel poil ? quelle couleur ?
Qui est des yeus le plus emmieleur ?
Qui fait plus tot une playe incurable ?
Quel chant est plus à l’homme convenable ?
Qui plus penetre en chantant sa douleur ?
Qui un dous lut fait encore meilleur ?
Quel naturel est le plus amiable ?
Je ne voudrois le dire, assurément,
ayant Amour forcé mon jugement ;
mais je say bien et de tant je m’assure,
que tout le beau que lon pourroit choisir,
et que tout l’art qui ayde la Nature,
ne me sauroient accroitre mon desir.
Louise Labé (1524-1566)
Sonnets
J’ai toujours autant de plaisir à relire Louise Labé…
tout comme moi marc tout comme moi 😉