Ô beaux yeux bruns…

Décidément Louise était une amoureuse bien moderne, ou bien se trompe-t-on sur les femmes de son époque ?

 

Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés
Ô chauds soupirs, ô larmes épandues,
Ô noires nuits vainement attendues
Ô jours luisants vainement retournés !

Ô tristes plaints, ô désirs obstinés,
Ô temps perdu, ô peines dépendues,
Ô mille morts en mille rets tendues,
Ô pires maux contre moi destinés !

Ô ris, ô front, cheveux, bras, mains et doigts !
Ô luth plaintif, viole, archet et voix !
Tant de flambeaux pour ardre une femelle !

De toi me plains, que tant de feux portant,
En tant d’endroits d’iceux mon coeur tâtant,
N’en est sur toi volé quelque étincelle.


Louise Labé (1524-1566)

Sonnets

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2 réponses à Ô beaux yeux bruns…

  1. lou dit :

     

    Pas facile à lire et tellement transparent

     
    mille morts en mille rets
    Tant de flambeaux pour ardre une femelle !
    tant de feux
    étincelle

     
    mille morts en mille rets

    rets, la toile, où nous sommes, merci, Yueyin, de tes bises de Chine, un pays, dis-tu, où il y a plein de monde…
     

     

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