Le choeurs des femmes

Jean Atwood, interne en Chirurgie gynécologique au CHU de Tourmens, major de promotion, ne se sentant bien qu’un bistouri dans une main et un écarteur dans l’autre, apprend avec effarement que six mois de stage dans un service de médecine des femmes lui sont imposés avant toute nomination dans sa spécialité. Six mois à écouter des histoires de bonnes femmes et à prescrire des pilules, l’horreur ! D’autant que pas mal d’histoires circulent sur le chef de ce service, un généraliste qui se prendrait pour Dieu le père, dirait du mal de ses confrères et en un mot comme en cent se comporterait de manière totalement incompréhensible voire irresponsable. C’est donc la colère au ventre et l’échine des plus rigides que Jean se présente un beau matin au service 77 du CHU, le moins qu’on puisse dire c’est que les surprises ne lui manqueront pas…

J’ai dévoré ce livre en deux jours avec de réelles difficultés pour le poser… Le fil conducteur, l’histoire de Jean et de son évolution au contact des soignants et des patientes de l’unité 77, sert de prétexte-conducteur pour mettre en scène de façon extrèmement critique la façon dont les médecins, gynécologues ou autres, traitent les patients et en particuliers les femmes (mais pas seulement). Mépris, condescendance, abus de pouvoir, jugement, punition, indifférence, tout y passe et tout sonne terriblement juste. Au delà des relations qui se nouent entre les personnages, ce sont les histoires quotidiennes, dérisoires ou dramatiques d’une multitudes de femmes qui se croisent ici, des jeunes, des vieilles, des pauvres, des bourgeoises, des étrangères, des perdues, des éduquées, des analphabètes qui expriment à leur façon leurs peurs, leur détresse, leur ressentiment, leurs incompréhensions… C’est à la fois déchirant et énervant, scandaleux et triste, et surtout si affreusement réel. Au demeurant bien écrit et  prenant, ce roman tant du côté intrigue et rebondissements que dans l’aspect didactique et engagé m’a profondément remuée. Militant !

 

Le choeurs des femmes – Martin Wrinckler – 2009 – POL

 

PS : Le site de martin Wrinkler (un peu à l’image de celui tenu par Sachs et Karma dans le roman)

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20 réponses à Le choeurs des femmes

  1. Choupynette dit :

    ça a l’air très très bien…!

  2. Le Papou dit :

    C’est bien tentant mais j’ai peur que mes colères me bouffent ma tranquillité proverbiale. Bon je note dans ma LAL.

     

    Le Papou

  3. moustafette dit :

    Je crains moi aussi que cela me mette en colère, voyant déjà cela au quotidien. Mais bon, pour un jour où ce qui reste du service public me manquera, pourquoi pas !

  4. Un auteur que j’aime bien, masi que je ne lis que trop rarement.

  5. Joelle dit :

    J’adore tout ce qui a trait à la médecine mais j’avais lu il y a quelques années un livre de Winckler (La vacation) et je n’avais pas particulièrement aimé (je m’étais carrément ennuyée !). Du coup, j’hésite maintenant à me lancer dans un autre titre de lui (et pourtant, j’ai La maladie de Sachs dans ma PAL !).

  6. Karine:) dit :

    Hmmmmm very interesting.  Je pense que j’avais noté ce roman ily a un moment mais je l’avais complètement oublié.  De même que son sujet.  renoté, donc. 

  7. Constance dit :

    La maladie de sachs dort toujours dans ma PAL. Ton billet me donne une furieuse envie de commencer par ce choeur des femmes.

    • yueyin dit :

      J’ai préféré le choeurs des femmes (qui me touche plus sans doute parce que je suis une femme justement :-))) mais j’avais bien aimé également la maladie de Sachs 🙂

  8. anjelica dit :

    je le note mais le problème c’est qu’il risque de m’énerver !!!!

    • yueyin dit :

      Peut être oui, c’est parfois énervant parce que ça nous rappelle trop de moment vécu et bien (ou plutôt) mal vécu !!! mais en même temps c’est excellent et ça fait réfléchir 😉

  9. titoulematou dit :

    J’ai bien aimé!!!!!!!!!!!!!!!!!

  10. Cécile dit :

    J’avais aussi beaucoup aimé !
    J’ai été bluffé par la fin et la révélation du début ! 🙂

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