La grosse femme d’à côté est enceinte, premier opus de ces chroniques, est également un des premiers romans qui a réellement
mis à l’honneur le joual, la langue parlée québécoise ou, dans ce cas précis, le parlé populaire de l’est de Montréal. Trente ans après sa sortie, ce roman a gardé toute sa fraîcheur et sa magie.Autour de la grosse femme, seul personnage sans nom, figure de mère universelle immobilisée par sa grossesse et son obésité, gravite tout un microcosme, la famille proche qui vit sous le même toit, les voisins qui partagent la même rue, le quartier enfin tout autour. Sous son regard un peu tutélaire, un peu distant par la force des choses mais éminement compréhensif, se jouent les mille petits drames, les mille petits bonheurs du quotidien. Sans complaisance mais avec une sorte de gaité foncière, Tremblay trace le portrait d’une famille ouvrière plutôt pauvre,
à la fois unie et déchirée, protectrice et angoissante, cruelle et joyeuse.Ce qui frappe le plus bien sûr dans cette oeuvre c’est l’importance que l’auteur accorde à la langue. Langue parlée bien sûr, ce joual qui est la langue de son enfance, mais aussi langue chantante, fluide, imagée qui procure un réel plaisir de lecture. Plus encore, langue comme personnage principal au coeur de cette histoire où sept femmes sont enceintes en même temps mais où une seule semble pouvoir le vivre dans le bonheur. Car si la grosse femme est heureuse d’attendre ce nouvel enfant malgré son âge réputé trop avancé ou sa famille qui cache mal sa honte, les voisines enceintes, elles, ignorent plus ou moins complètement autant ce qui se passe en elle que ce qu’il va leur arriver et n’ont personne vers qui se tourner. Sur ses sujets en effet les langues sont scellées, par la pudeur, la décence, la honte, la religion, l’ignorance… C’est au cours d’une veillée, moment parlé s’il en fut, que la grosse femme finira par rassembler autour d’elle ses jeunes mères perdues et sous couvert de les faire profiter de son expérience leur rendra la parole. Et c’est bien ce que fait Tremblay lui aussi, rendre vie et parole aux acteurs de son enfance. Superbe !
La grosse femme d’à côté est enceinte – Michel Tramblay – 1978 – Acte sud
Tu sais que tu viens de lire le premier tome d’une série merveilleuse ? veinarde
ouiiiii et cela réjouit mon petit coeur de lectrice… c’est pour cela qu’on aime lire non, savoir que des merveilles nous attendent au détour de la page :-))
Tu en parles vraiment, vraiment très bien! J’ai les “chroniques” complètes chez moi… et je n’ai toujours que le premier de lu… mais qu’est-ce que j’attends!!! 🙂
J’ai déjà pris le second tome à la bibliothèque, mais bon je n’ai pas encore eu le temps de le lire pfff ces listes de lectures je te jure :-)))
Ces chroniques-là ne m’ont jamais tentée, alors que d’autres titres de M.Tremblay sont notés dans ma LAL. A cause de cette langue parlée, qui pour les romans français me rebutte.
Je comprends ça, l’oral à l’écrit c’est parfois pénible mais pas avec Tremblay qui a un style vraiment magnifique 🙂
Pour les mêmes raisons exposées ci-dessus par Anne, cette chronique ne me tente pas vraiment…
Bah il a écrit des tas d’autres choses Tremblay :-)))
J’ai failli le prendre à la bibliothèque cette semaine, mais c’était un énorme livre avec toutes les chroniques et du coup j’ai reculé… Je vais allez le rechercher !
Ah oui quand même toutes les chroniques d’un coup, ça fait déjà du beau pavé… en même temps, une fois qu’on a le nez dedans :-)))
Rien qu’avec le titre de ce livre, je crois que je pourrais imaginer pendant des heures ce qui pourrait se passer dans ce roman. Jolie invitation à la lecture.
Oui le titre est très intriguant et en plus reflète parfaitement la tonalité du livre bizarrement :-))
Tu en parles vraiment bien ! Je l’avais déjà noté sur ma LAL, mais après ton avis, le voilà souligné ! 😉
C’est que je me suis régalée :-))
que d’enthousiasme pour cet auteur!!! crois-tu que cela me plairait?
Ah oui je crois que j’ai ajouté tremblay à la (longue) liste de mes auteurs chouchous 😉
Du pur bonheur que ces Chroniques du Plateu Mont-Royal de Tremblay. Un écrivain qui n’a pas son pareil. Un petit mot concernant la langue parlée dont Tremblay fait usage dans les Chroniques. Il ne pouvait écrire en un français impécable car son histoire aurait été faussée tout simplement parce qu’à l’époque où se situe l’intrigue cette famille parlait joual. De plus ce n’est pas ainsi tout au long des Chroniques alors…..
Oui j’y pensais justement Suzanne, en fait toute l’histoire joue sur ce monde clos et le décallage qu’il peut y avoir entre ces quartiers populaires et les autres, c’est très marqué dans le second que je suis en train de lire ou le contraste entre la langue des élèves et celles des religieuses est source d’incompréhension, de mépris, de complexes d’infériorité d’un côté et de supériorité de l’autre enfin tout ça…
J’avais adoré L’ange cornu, mais je n’ai pas encore ue l’occasion de lire celui-ci! Je crois que je vais me laisser tenter de nouveau!!
hummm si tu as aimé l’ange cornu, je pense que tu devrais apprécier celui-ci aussi :-)))
Je crois que c’est dans le dernier tome que lle prénom de la grosse femme est dévoilée…raaah ce sixième tome, tellement chargé d’émotions…(sourire béat)
Là j’avoue je le connais son nom 🙂 La traversée du continent que j’ai lu juste avant parle du voyage d’une petite fille d’origine Cree du Saskatchewan à Montréal au tout début du xxe siècle :-)) celle qui un jour… C’est assez émouvant qu’elle soit une telle source d’inspiration…
Comme Anne, j’ai un peu peur de cette langue parlée.
Peut-être, un jour
L’utilisation de cette langue est absolumen nécessaire à l’histoire… en même temps moi je “l’entends” quand je le lis… alors je ne sais pas !
Oulala! Tu es vraiment enthousiaste sur Michel Tremblay!! Va vraiment falloir que je le lise celui-là! 🙂
Ah oui enthousiaste, je le suis :-))))
Et hop, je t’ai tagué :p
Ouuuh, que je suis méchant 😀
merci coeur de chêne, en fait c’est pas vraimetn méchant :-))))
Je viens de finir le deuxième tome, “Thérèse et Pierrette à l’école des Saint-Anges”, et il est aussi fabuleux que le premier.
Je te le recommande…
JE suis justement en plein dedans Kesalul 😀
Zut, alors, ici aussi j’ai été grillée au poteau ! Enfin…Je vou lais juste te dire, Yueyin…Je t’ai taguée, moi aussi !!! Sans le moindre scrupule !!! ;-D
merci Turquoise, je ne sais plus où me mettre 🙂
Je n’ai toujours pas lu Michel Tremblay ! Impardonnable…
D’un autre coté ça fait plaisir de savoir qu’il nous reste des tas de belles choses et de grands auteurs à découvrir :-))
Je rougis de honte à chaque fois que je tombe sur un billet de cet artiste fétiche de ma province québécoise! Parce que je n’ai absolument rien lu de lui!!! Je dois remédier à cela subito-presto!
Absolument :-))) surtout que cela va probablement beaucoup te plaire….
j’aime bien ton truc “en passant”… comment qu’on fait dis? comment??? ;o)))
c’est un blog it express Choupy, tout simple à faire :-))
Je n’ai pas encore lu Michel Tremblay, mais je suis de plus en plus curieuse de le découvrir… et je suis intriguée par cette utilisation de la langue orale/écrite !
Une vrai merveille Naik que je te recommande 🙂
Je suis Québécoise et Tremblay est sûrement l’auteur que j’ai le plus lu!J’ai lu au complet ses chroniques (sauf le dernier qui est: Un objet de beauté). Ma chronique préférée est : Le premier quartier de la lune! Un petit bijou!
Ah j’ai hâte d’y arriver, je viens de finir le second tome qui m’a beaucoup plu 🙂
La grosse dame m’attend depuis plus d’un an… Mais si tu as aimé l’ange cornu, tu peux essayer bonbons assortis, d’autres récits sur la découverte de la lecture et des mots!
Oh oui j’ai très envie de lire ceux-là aussi, bonbons assorties et les petites vues ou quelques choses comme ça… mais à la médiathèque j’ai trouvé les chronique alors ….
yueyin : je crois que tu parles de : Les vue animées
C’est cela, le titre que je cherchais :-)))
la grosse dame est dans ma PAL…
J’espère que tu l’aimeras autant que moi 🙂
Bonjour,
Je suis un peu mal prit je n,arrive pas a trouver les principaux thèmes de ce récit de Michel Tremblay donc si quelqu’un pourrait m,aider j’en serais très reconnaissance. C’est pour mon exam de lecture de fin d’année de 5ième secondaire.
Merci
Désolé je ne l’ai jamais étudié et bien que je l’ai beaucoup aimé, je l’ai lu il y a trop longtemps pour t’être d’une quelconque aide… bonne chance !
Merci quand mêm
avec plaisir 🙂
c’est quoi le nom de la grosse femme enfin? je l’ai besoin pour une question de bonus dans la class de français 🙂
tss tss bon je te le dis mais il n’est jamais cité dans ce roman là par contre c’est nana…
merci beaucoup 🙂
est-ce que vous savez qui elle était??
c’est la question posez par mon prof
La mère de l’auteur Michel Tremblay 😉
Oui, la langue est clairement le point fort du roman…Après, pour moi, il manque une vraie intrigue, des changements, plus de conflits… j’ai fini par m’ennuyer lors de ma lecture à cause de ça !
oui oui tu l’expliques bien dans ton billet, nous n’avons pas du tout le même ressenti 🙂 d’un côté c’est intéressant 🙂
oui un excellent livre que j’ai lu aussi pour la LC
un style exceptionnel !!
tu as aimé aussi 🙂
Deux avis très différents pour ce livre dans notre LC! Mais tu me donnes envie de le découvrir!
Oui j’aime bien les avis contrastés (même si on aime que les autres apprécient nos chouchous) ça a quelque chose d’authentique 🙂 et puis ça permet à ceux qui ne l’ont pas encore lu d ce faire une meilleure idée 🙂
C’est décidé, je continuerai à lire Michel Tremblay avec ce titre-là Depuis le temps que je voulais découvrir cet auteur, c’est enfin fait et c’est jubilatoire. Merci les filles pour votre lecture commune qui m’a botté les fesses.
Aj je suis ravie vraiment ravie 🙂 Michel séduit 🙂
Grand Tolkien ?!
Ah oui, tu ne savais pas ? je ne jure que par Tolkien 😀
Dans cette LC , que de découvertes , je renote 😉
Merci pour la découverte
J’aime quand tu dis “C’est au cours d’une veillée, moment parlé s’il en fut, que la grosse femme finira par rassembler autour d’elle ses jeunes mères perdues et sous couvert de les faire profiter de son expérience leur rendra la parole. ”
Bonne journée 😉
C’est une des choses qui m’a frappée, ces femmes tellement angoissée et ignorante, ligotée par le silence, et cette grosse femme genre de divinité maternelle qui la leur redonne 🙂
Oh oui, oh oui, oh oui ! Qu’est-ce que je l’ai aimé celui-ci !!! 🙂
Ah voilà de l’enthousiasme, tu parles à mon coeur 🙂
Ah, tu donnes envie, vraiment. Je n’ai encore rien lu de cet auteur découvert grâce à la blogosphère, mais j’ai dans ma PAL La nuit des princes charmants qui remonte d’un cran grâce à ton billet.
La nuit des princes charmants je en connais pas, tu m’en diras des nouvelles 🙂
Quelle chance de démarrer cette série magique. En plus de tout ce que tu dis très bien, je trouve chez Tremblay un petit côté Garcia Marquez (excusez le peu !) dans son utilisation d’un certain réalisme magique. Et tous les romans de las série sont excellents. certains plus sombres, d’autres plus drôles, mais tous excellents.
Voilà qui présage toutes sortes de bons moments… c’est bien les livres quand même ! Je crois que je vois ce que tu veux dire pour le réalisme magique et c’est vrai que cela donne à ses roman une touche particulière qui me séduit totalement
Un peti passage pour te souhaiter un bon week-end !
Et coucou Claire Jane, un très bon week end à toi 🙂