Anna Karenine

Dans le Moscou huppé de la fin du XIXe, la jeune Kitty est aimé par Lévine, un grand propriétaire Terrien mais admire Vronsky, séduisant officier qui papillonne dans les salons et profite de ses succès sans aucune intention de s’engager. Jusqu’au jour où Vronsky rencontre par hasard la femme d’un haut fonctionnaire de Saint-Petersbourg, une femme du monde vertueuse, très attaché à son fils mais qui semble étrangement troublée par l’admiration du jeune officier…

Résumer Anna Karenine semble un rien inutile, tout le monde connaissant plus ou moins l’histoire de ce célèbre adultère. Pourtant ce roman est bien autre chose que cela. Les destins croisés d’Anna et son mari, de Vronski, des Oblonski, des Stcherbatski, de Levine et de tous ceux qui gravitent autour d’eux forment un tableau impressionant du mode de vie, des aspirations et des compromissions de la noblesse russe de cette époque. Le tout brassé en un roman ambitieux et passionnant auquel les éléments autobiographiques ajoutent une authenticité et un intérêt certains. L’auteur a en effet mis beaucoup de lui-même dans le personnage de Levine, ses interrogations sans fin, sa soif d’absolu, ses contradictions, ses réflexions philosophiques, ses rapports compliqués tant avec ses paysans qu’avec ses pairs. Personnellement c’est le personnage que j’ai préféré suivre. Avec Anna j’ai eu plus de mal, comment aimer une femme qui après avoir pris une décision courageuse, s’en déteste tellement qu’elle fait tout pour être malheureuse. Même si le personnage est complexe et intéressant, je n’ai pas pu la trouver attachante. Pas plus que Vronski d’ailleurs, trop froid et superficiel malgré la passion qui va ronger sa vie. A côté de ce coupe archétypal, Kitty en dépit de sa jeunesse fait preuve d’une humanité et d’une décision qui force le respect et rappelle bien sûr son modèle, la comtesse Sophie, qui fut la femme et le grand amour de Tolstoï. Oblonsky lui-même et son irrésistible jovialité est un animal social et politique tout à fait fascinant malgré ses inconséquences. Ceci pour parler de ceux qui m’ont particulièrement marqué. 

Résumons nous, des personnages véritablement vivants, un cadre fascinant, un style magnifique : un roman fort et dense dans lequel le talent de Tolstoi éclate à chaque page, fournissant aux lecteurs des sujets de méditations pour un bon moment voire plus. Attention chef d’oeuvre !

Anna Karenine – Leon Tolstoï – 1877

 PS: lu dans le cadre de la lecture commune organisé par Cryssilda, à peine en retard vraiment très peu par rapport à ma productivité bloguesque du moment…

PPS : J’ai noté des tas de citations pendant ma lecture, quel homme ce Léon quand même, peut être pas exactement sympathique mais quel écrivain vraiment…

Ce contenu a été publié dans roman russe. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

26 réponses à Anna Karenine

  1. bladelor dit :

    “Attention chef-d’oeuvre.” Voilà qui résume tout ! 😉

     

  2. maggie dit :

    Il faut que je le termine ! J’adore cette histoire mais je me suis perdue dans les histoires économiques 🙁 !, de Lévine et ses paysans ! J’espère que je vais en venir à bout….

  3. kali dit :

    Quel bonheur ce livre… Je me dois de remercier encore Bladelor, c’est à elle que je dois ce beau cadeau!!!

    Et moi aussi c’est Levine que j’ai le plus aimé suivre 🙂 Ce passage avec la lettre, ah là là…

  4. Toujours pas décidée à m’attaquer à ce monstre mais ton billet donne envie 

  5. Tiphanie dit :

    Quel beau billet! J’ai beaucoup aimé Anna Karenine, les auteurs russes font assez peurs en général mais au final c’est vraiment plaisant à lire (si on fait abstraction des noms à rallonge!)

  6. choupynette dit :

    Erzie m’avait déjà donné envie de lire ce roman,e t tu en remets une couche! je suis dans une période russe… peut-être… 😉

  7. MOn préféré de cet auteur (j’avais détesté Guerre et paix). Anna, quelle femme, et les personnages annexes sont tout aussi passionnants.

  8. Marie dit :

    Je l’ai lu lorsque j’étais ado. J’avais bien aimé, mais préféré Guerre et paix !

     

  9. Marie dit :

    Et puis se suicider pour un personnage aussi creux et antipathique de Vronski, quel gâchis !

     

  10. sandy dit :

    J’avais adoré cette lecture… il y a bien 15 ans ! J’ai envie de le relire… mais le nombre de personnages m’inquiète !! ;o)

  11. Cryssilda dit :

    Oh oui ! Quel écrivain !

    Bizarrement, moi c’est Kitty que je vais le plus rapidement oublier, je l’ai trouvée très effacée par rappport à toute l’intrigue ! J’ai beaucoup aimé Levine et tous ses questionnements… mais si je ne pense pas qu’il soit très amusant dans une vraie vie.

    Quant à Anna et Vronski, j’ai également aimé leur histoire qui met à jour les moeurs de la société de l’époque.

    Merci pour ta participation !

  12. Cess dit :

    Un jour, quand je serai grande, je lirai un livre de Tolstoi !
    Par contre ce billet rentre dans le challenge “un classique par mois” si jamais ! 🙂  

  13. Titine dit :

    Un chef-d’oeuvre je suis entièrement d’accord avec toi, j’avais adoré lire ce livre. Tolstoï est tout simplement un génie et son écriture est d’une incroyable fluidité. Les adaptations gardent souvent uniquement le couple Vronski/Anna mais les personnages secondaires sont tous extraordinaires et attachants.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *