On fit un tel battage autour de ces dix romans qu’ils furent tous illico sacrés chefs-d’oeuvre. Les mots de la langue ne suffirent pas à la tâche pour décrire ce qui allait, aux dires d’un critique en verve, “traverser le siècle comme une momie incorruptible”. Il y avait de quoi s’extasier : c’était, prétendait-on, tout à la fois “grave”, “métaphysique”, “lumineux”, “lyrique”, “déchiré”, “désespéré”, “onirique”, “gracieux”, “poétique” et, bien entendu, dans un ultime cri de ravissement médiatique : “visionnaire”. Le plus influent des journalistes fut l’auteur d’une formule percutante qui résumait l’effet général que procuraient les dix romans de F.S. : “Wagner mis en mots par Rimbaud assisté de Lao-Tseu, Walt Disney et d’Aubigné.” Confrères et consoeurs saluèrent d’emblée la justesse du mot.
Le musée des introuvables – Fabrice Ménar
Les participants aux jeudis des citations sont chez la fantabuleuse Chiffonette as usual…
Ah oui, je me rappelle bien cet extrait! L’appréciation vaut son pesant de cacahuètes, hein!
J’aurais pu en mettre pas mal d’autres je crois mais j’ai prêté mon livre 😀
Bonsoir, je ne connais pas le livre, mais ce passage est très beau. Les mots se succèdent agréablement ; belle sonorité.
Menar manie un style flamboyant qui me plait beaucoup 🙂
Aah Ménar, quelle plume! Très bon choix cette citation; merci pour le partage.
Avec grand plaisir Suzanne 🙂