1596 , Henri IV s’est converti au catholicisme et achève la reconquête de son royaume. Il lui manque pourtant une grande ville, Marseille, qui depuis cinq ans s’est proclamée république indépendante sous la férule de Charles de Casaulx et le patronage de la ligue. Les troupes royales sont en marche, les espions dans la place, l’échéance est proche. A l’enseigne de la Roue de la fortune, Axelle l’aubergiste, ancienne lansquenet, sent la fièvre monter et observe ses derniers clients, Gabriel le chevalier converti hanté par la Saint-Barthélémy, Victoire l’énigmatique, Armand et Roland les artbonniers rongés par la magie…
Est-ce donc d’un roman historique qu’il s’agit ? Et bien en un sens oui car le cadre est tout ce qu’il y a de plus vraisemblable et cet épisode de l’histoire de Marseille parfaitement authentique, tout comme les personnages de Casaulx, Charles Emmanuel de Savoie ou Chrétienne d’Aguerre et pourtant, au détour d’une page un soupçon de magie se fait jour, une allusion, une vision fugitive qui restera discrète comme en marge d’une histoire qui s’accomplit en dehors d’elle. La construction au cordeau, trois actes qui déconstruisent le temps sans l’obscurcir, donne une vraie profondeur aux personnages, quand le style à la fois précis et élégant sert une narration serrée, nerveuse même, qui avance à pas de géant. C’est concis, efficace, superbe à lire, on en redemande. De la très belle fantasy historique, ou un très beau roman historique avec un zeste de fantasy comme il vous siéra. Brûlant !
Royaume de vent et de colère – Jean-Laurent Del Socorro – 2015 – ActuSF
L’avis de Lhisbei qui m’a donné envie
PS : Royaume de vent et de colère a reçu le prix elbakin 2015 du meilleur roman de fantasy français
PPS : Sans en dire trop sur les personnages que je vous laisse découvrir si vous en avez le gout, sachez que je décerne une mention très spéciale à Silas, premier lieutenant de la guilde des assassins (comment cela je vous mets l’eau à la bouche ? mais évidemment) pour son sublime monodialogue avec le bourreau (j’invente des mots si je veux).
Près de 300 pages quand même.
Silas… Il est revenu du ‘Da Vinci code’ ?
Heureusement celui-ci est plus drôle, sinon je l’ai lu quasiment d’une traite tellement j’étais dedans 🙂 ça fait du bien…
Je note!
me suis régalée, j’adore quand je tombe sur un bouquin qui me scotche comme ça 🙂
Tiens tiens… je ne connaissais pas du tout. Peut-être. Mais on dirait qu eje ne suis pas dans un trip fantasy ces temps-ci.
Quand tu auras le gout, j’ai adoré celui-là 🙂
Un drôle de mélange quand même. ça me fait penser à la série “Wieldstatd” de Pierre Pevel, qui était carrément Fantasy malgré le contexte historique (avec dragons et tout le bazar 😉 ).
Oui il y a de ça, j’ai lu un Pierre Pevel à base de mousquetaires qui n’était pas mal mais j’ai largement préféré celui-ci, la magie est plus discrète mais l’écriture et les personnage plus travaillés 🙂
Je note, bien sur mais… ? un lansquenet féminin ? Une lansquenette alors !
Le Papou
Ahah je suppose qu’on peut dire ça, surtout quand elle n’est pas là 🙂