D’un côté il y a Eden, à peine adolescente et déjà durcie au feu de la faim, mâchoires serrées, yeux vigilants, occupée à survivre entre une mère en perdition, des aînés sans tendresse et une petite sœur à protéger. De l’autre il y a Jeanne, en âge d’être sa grand-mère et en plein désespoir d’amour après une rupture trop dure. Entre les deux, un no man’s land de désespoir, là où les mots n’ont ni sens ni objet mais où peut-être – peut-être – deux solitudes peuvent se rencontrer, se reconnaître, et qui sait…
Sur une trame, hélas connue, entre enfance maltraitée et vieillesse solitaire, Charlotte Gingras brode un très joli roman d’une extrême délicatesse – délicatesse des sentiments, ceux d’une jeune fille qui envers et contre toute réalité tente de croire au prince charmant, délicatesse d’un regard, celui d’une femme qui se refuse à juger, délicatesse d’une évocation, celle de la nature dont les recommencements laissent filtrer un filet de lumière, délicatesse du style enfin qui glisse d’une narratrice à l’autre, se moule dans chaque langage, chaque personnalité, jusqu’à les doter chacune d’un visage, d’une personnalité, âpre certes mais attachante. Poignant !
No man’s land – Charlotte Gingras – Druide – 2014
Ça n’a pas l’air très fleur bleue. Mais, là, je suis débordé. D’ici la fin du mois je dois lire “Le diable s’habille etc..” pour le 17 novembre et le club, deux ou trois romans québécois pour atteindre le chiffre de 5, j’ai un Camilleri en route sans compter un Turc et un Dars qui me tentent.
Le Papou
quel emploi du temps monsieur Papou 🙂 celui là est vraiment bien, un peu cruel mais supportable pour mon petit coeur tout mou 🙂
Tu donnes envies mais, en même temps, le livre a l’air plutôt triste… Je ne sais pas si j’ai trop envie de ça en ce moment hmm…
Il est rude mais il n’attaque pas le moral, en fait il redonne plutôt espoir… tu peux croire la lectrice au petit coeur tout mou 🙂
Encore une pépite québécoise.
j’ai eu deux déceptions quand même ce mois-ci mais je ne sais pas encore si je vais en parler, il me faut de la place pour les bons bouquins 🙂
Je confirme : si le propos est dur, le livre n’est pas triste, mais plutôt rempli d’espoir ! Belle lecture 🙂
oui vraiment, un beau roman… tu l’as chroniqué aussi ?
Il a l’air très tendre… j’espère car je suis comme toi j’ai le coeur tout mou…
formons la communauté des coeurs tout mous 🙂