Au XXXIIIe siècle, le monde vit paisiblement sous un matriarcat pacifique et tolérant. Les problèmes d’approvisionnement ont été réglés grâce aux vitaplantes qui synthétisent tout ce qu’on leur demande, chacun est libre de se consacrer à ce qui le tente, serait-ce la guerre tant que celle-ci se fait entre hommes consentants (les femmes ne sont pas intéressées sauf quelques exceptions) et selon les strictes règles de la convention de Genève. Tout va donc pour le mieux dans le monde des vitaplantes jusqu’à ce qu’un clan écossais trouve une faille dans les règles genevoises, entrainant un massacre (d’hommes consentants certes), créant un héros malgré lui, qui à son tour et son corps défendant va ébranler le monde…
Attention Otni* ! Voici donc le livre de Wat, qui changea l’Histoire – celui qu’il confia à l’éleveuse de poules qui le compléta elle-même d’un glossaire et de notes qui, entre deux explications, nous donnent le fin mot de l’histoire et son dénouement (et oui il FAUT lire les notes, on ne le dira jamais assez.) Vous l’aurez compris Le Faiseur d’Histoire est un objet bien étrange, qui décrit une véritable utopie, raconte une possible révolte (car même les utopies génèrent leur lot de mécontents), épingle en toute causticité notre besoin de héros comme notre soumission aux médias. C’est complètement inattendu, souvent drôle, totalement décalé, un rien cynique, gentiment cruel, plaisamment illustré**… Un conte peut-être ou une fable avec une dose de science fiction et une autre de mythologie antique dans la forme, ou juste un truc inclassable et déjanté, mais quel brio. Jubilatoire*** !
Le Faiseur d’Histoire – Alasdair Gray – 1994 – traduit de l’anglais (écosse) par Céline Schwaller – Métailié – 2003
*Objet textuel non identifié
** par l’auteur lui-même
***J’adore ce mot, c’est un plaisir de pouvoir l’employer une fois de temps en temps 🙂
lu dans le cadre du mois kiltissime de la très aimable et très gaélicophile Cryssilda
Cette couverture : quelle horreur !!
mouarf meuh non, illustration de l’auteur himself 🙂
Ca a l’air vraiment très étrange ! Et du coup, je suis intriguée.
Etrange c’est le mot mais j’ai beaucoup aimé vraiment 🙂
Curieux, effectivement.
La couverture est très bien : les mâles sont dominants.
mouhahaha antique comme inspiration non ?
Pas à la bibli (snif) Mais j’avais lu Lanark, tu connais?
(et j’aime bien aussi quand c’est jubilatoire)
De nom seulement mais je crois qu’il va falloir remédier 🙂