A la gare du nord, Le commissaire Maigret attend l’Etoile du nord – le célèbre train – à bord duquel doit se trouver un escroc international de renom, connu sous le nom de Pietr le letton, dont il ne connait qu’un portrait parlé mais précis. Et il le reconnait effectivement, sémillant dans son complet de grand faiseur, suivi d’un porteur chargé de bagages de grand luxe. Mais avisant un attroupement, il se rend rapidement compte que non seulement le train a été le théatre d’un meurtre mais que le mort pourrait tout autant correspondre au portrait qu’il a reçu. Pietr serait-il mort, et dans ce cas qui donc joue son rôle ?
Au moment de me choisir un Simenon, il m’a paru logique d’attaquer la toute première enquête du célébrissime commissaire Maigret, écrite vers 1929 – 1930, par le jeune Georges Sim qui pour la première fois décida de le signer de son véritable patronyme. Et comme autrefois, la plume magique de l’auteur m’a séduite, distillant l’ambiance d’un Paris perdu, affinant des personnages complexes et campant ce très fameux commissaire taillé dans le granit, lourd, lent, imposant, fumeur de pipe invétéré, grand consommateur de sandwiches et de demis. Alors certes, époque aidant, certaines remarques sont quelques peu dérangeantes et l’intrigue, quoique agréable, n’est sans doute pas la plus originale de cet écrivain prolifique mais tel quel c’est un roman fort plaisant, qui développe le type d’enquêteur que je préfère, un peu après Porphiri Petrovitch et Hercule Poirot, de ceux qui cherchent l’humain dans les failles du coupable et qui, par cette empathie, parviennent à résoudre leurs affaires. Voyage temporel !
Pietr le letton – Georges Simenon – 1931
Lu dans le cadre de la LC Simenon du challenge Lire le monde de la très voyageuse Yspaddaden
Journal de lecture plutôt fourre-tout : des livres encore des livres pour tous les âges et tous les goûts... Vous êtes chez Yueyin !
Bon allez, je me lance : celui qui descend tout content du train c’est celui qui a tué Pietr, non ? Moi je le sens comme ça, mais bon, je n’écris pas de romans policiers. Heureusement pour le genre d’ailleurs 🙂
Merci pour ce billet, tu rétablis le vrai Maigret (moi j’ai beaucoup tapé sur Jean Richard qui a vraiment tué le rôle…).
Oui j’ai cru comprendre qu’il t’avait durablement traumatisé 🙂 (et bien entendu je ne révélerai rien non mais 😀 )
Mais je comprends Sandrine : Jean Richard en Maigret EST traumatisant 🙂 !
Ah ah je veux bien vous croire, je n’en garde qu’un très vague souvenir, une silhouette plutôt 🙂
Ecrit (si je me souviens bien) à bord de sa péniche, équipée d’un tonneau de vin.
Excellent roman. Et rien à redire sur le coup du ‘second rôle’ (pour ne pas en dire plus).
Oui une péniche qui s’appelait l’Ostrogoth parait!il 🙂 Vu ce qu’éclusent ses protagonistes, j’imagine que Sim ne se déplaçait pas sans quelques provisions en tonneau, futs ou jéroboam 😀 (tu te rappelles de l’histoire donc 🙂 )
Une belle idée que ces lectures communes qui permettent de remettre en lumière cet auteur !
Oui cela faisait bien longtemps que je n’avais pas relu Simenon, ce fut un plaisir 🙂
Je crois bien l’avoir en réserve, ce roman… comme j’ai bien apprécié le Maigret lu hier, je le garde pour le mois belge.
C’est quand le mois belge, j’en relirai peut être un aussi tiens 🙂
Je l’ai lu quand j’étais en 4e… à part que le fait que la littérature policière n’était déjà pas mon truc à l’époque, je n’en garde guère de souvenirs ^^
L’histoire n’est sans doute pas mémorable mais l’ambiance, un peu glauque, très parisienne et éminemment datée est bien là, ces enquêtes où le comble du modernisme est de se faire appeler sur le téléphone de l’hôtel où on enquête, (mais pas trop souvent quand même, faut pas abuser 🙂 )
Il faut que je relise quelques Simenon dont … celui-ci que je ne connaissais pas. Il le FAUT !
Le Papou
c’est parti 🙂
Je n’ai jamais lu Simenon. Si j’avais à le faire le je commencerais sans aucun doute comme toi par le premier Maigret (on a tous des souvenirs de l’un ou l’autre des acteurs ayant interprété le rôle). Ton avis plutôt sympathique m’encourage dans ce sens.
Je pense qu’on peu commencer par n’importe lequel (j’en avais déjà lu pas mal quand j’étais ado), en soixante-quinze opus, l’époque et le personnage ont quand même un peu évolué… je crois que je vais faire des sondages par décennie 😉