1755, Elizabeth Cook attend son mari, parti depuis bientôt trois ans et sur le chemin du retour… Trois ans d’absence, pour la seconde fois, mais c’est terminé. On le lui a promis. Son célèbre mari restera désormais à terre, couvert d’honneur. Fini les naissances et les deuils supportés seule, finis les décisions délicates à force de questionnement solitaire – qu’aurait-il donc souhaité ? – fini enfin les inquiétudes fiévreuses, me reconnaitra-t-il, le reconnaitrai-je, sera-t-il le même que celui qui est parti ? Oui, on le lui a promis, ce retour près d’elle – son port d’attache, et de ses enfants – ceux qu’il connait, ceux qui ont survécu, est le dernier…
Inspiré par l’extraordinaire destin du capitaine James Cook, grand marin, explorateur, cartographe, découvreur d’iles en tout genre, Anna Entquist nous livre ici – paradoxalement – un intime et magnifique portrait de femme dans l’Angleterre bruissante des lumières où la course à la connaissance fait pendant aux rigidités d’une société codifiée. Couple d’origine modeste mais instruits – Elizabeth décrypte les journaux de bord de son mari et l’aide en en faire des relations pour le public, les Cook sont entrés dans la bonne société par la petite porte, celle du mérite personnel, et restent à jamais un peu en lisière des choses, à la fois honorés et ennuyés par une vie mondaine qui leur reste étrangère. Tous deux sont les précurseurs d’une Angleterre nouvelle, tournée vers l’étude, la connaissance et le monde qui reste à découvrir. James Cook ne résistera pas à la pression et connaitra le prestigieux et dramatique destin qu’on lui connait*. Quant à Elizabeth, femme intelligente et forte, elle devra encore et toujours vivre l’absence, l’apprivoiser, tenter de lui échapper pour impitoyablement y revenir, de perte en perte, elle survivra à toutes les absences, en toute solitude, en femme de marin. Puissant !
Le retour – Anna Entquist – 2005 – traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin – Actes sud 2007 – Babel – 2009
*les explorateurs m’ayant toujours fait rêver – Ah le dix-huitième siècle et ses trois mâts partis conquérir l’horizon (en toute brutalité certes mais les enfants s’en moquent), je connaissais grosso modo la vie et les découvertes de James Cook (mais pas celle de sa femme bien évidemment tsss)
Voilà qui me donne bien envie de m’intéresser à madame Coo ! D’autant que les deux ou trois romans lus (il y a longtemps) d’Anna Enquist m’ont laissé un souvenir agréable.
Elle écrit magnifiquement 🙂
Tentant mais moins que la vie de Cook.
Le Papou
C’est sûr qu’elle a vu moins de pays que lui 🙂
Tout à fait le genre de livre qui peut me plaire !
Alors ne t’en prive pas 🙂
C’est un point de vue original sur l’Histoire, ça me plaît.
oui une autre façon d’envisager la vie trépidante des héros de l’histoire 🙂
Tu es une rêveuse, on le sait, depuis longtemps.
J’avoue 🙂
Me font pas rêver moi, les explorateurs. J’ai pas le pied marin de toute façon^^
qué grognon, jaloux va ! 🙂
On parle beaucoup du courage des marins, mais très peu de leur femme, il est vrai.
Femme de marin, ça ne fait pas rêver effectivement, un peu trop Pénélope comme destin 🙂
je ne connais pas cet auteur… pourquoi pas?
Elle a une très belle écriture 🙂
ADORé !!! mon préféré de cette auteur très fine, lu à sa sortie il y a une …douzaine d’années , jamais oublié . Elle n’est pas très connue ici en F. me semble-t-il, pas assez.
J’ai très envie de continuer avec cette auteure 🙂 et non je n’ai pas l’impression qu’elle soit très connue, je n’en avais pas encore entendu parler en tous cas 🙂