Ryoji et Yukiho, deux enfants d’un quartier populaire d’Osaka bien que fréquentant la même école ne semblent pas particulièrement liés si ce n’est que la mère de l’une est la dernière personne à avoir vu le père de l’autre avant qu’il ne soit retrouvé poignardé. Pourtant rien ne semble l’accuser et l’enquête s’enlise autour de la profession de la victime – prêteur sur gage – quand quelques mois plus tard, elle est retrouvée morte dans des circonstances troubles. Là encore rien n’en sort vraiment et la mort est classée accidentelle sans conviction. Yukiho, adoptée par une parente aisée grandit dans les beaux quartiers, reçoit une excellente éducation et entame une brillante – et inespérée – ascension sociale, Ryoji s’élève comme il peut et développe très tôt toutes sortes d’affaires aussi douteuses que lucratives. Des trajectoires aux antipodes… du moins en apparence.
Un polar qui se poursuit sur vingt ans, suivant les trajectoires de deux personnages qui se révèlent peu à peu, voilà qui est peu commun… et tout à fait passionnant. Difficile de reposer ce roman qui explore outre deux caractères déroutants, parfois glaçants, la modernisation d’un Japon qui commence tout juste dans les années soixante-dix à découvrir les possibilités de l’informatique et des jeux videos. Certes il est parfois délicat pour le lecteur occidental de s’y retrouver dans les noms des nombreux personnages mais finalement on s’en démêle, on n’en croit pas ses yeux, on se demande jusqu’où cela ira, on se dit que non ça ne peut pas être cela et d’ailleurs pourquoi ? Car telle est la question qui sous-tend tout le roman, qui ne cesse de troubler l’inspecteur Sasagaki, pourquoi ? Et tout d’abord pourquoi a-t-on tué le prêteur sur gage ? Captivant !
La lumière de la nuit – Keigo Higashino – 1999 – traduit du japonais par Sophie Refle – 2015 – Actes sud noir
PS : Du même auteur, j’avais apprécié, dans une moindre mesure mais tout de même, “Le dévouement du suspect X” que je n’ai bien sûr jamais chroniqué. décidément un auteur de polar qui me convient…
Je n’ai lu que le dévouement, tellement bien ficelé que je n’ai pas dénoué tous les noeuds…
Oui il était un peu aride celui-là mais j’avais aimé l’ambiance, celui-ci est plus prenant 🙂
Il ferait bien dans ma collection des polars du monde.
Le Papou
Ah mais cela peut s’arranger ma foi 🙂
Comme toi, j’avais beaucoup aimé Le dévouement du suspect X. Alors après tout le bien que tu dis de ce roman, je suis tentée.
Celui-là te plaira certainement alors 🙂