Quand la très belle et très roturière Edith Lavery annonce ses fiançailles avec le célibataire de plus convoité de la meilleure aristocratie anglaise (à l’exception des princes d’accord) le comte Broughton, c’est un petit émoi à parfum de scandale au pays de sa très gracieuse majesté. Jamais la comtesse douairière n’aurait pu imaginer un instant que son fils épouserait une femme dont elle ne connaissait pas la famille depuis toujours. Et tout le monde de chuchoter à l’envi, la nouvelle comtesse saura-t-elle tenir son rang et intégrer le très fermé microcosme de bonne société anglaise? Les paris sont ouverts et chacun attend avec impatience Cendrillon au tournant… car après tout c’est bien d’un mariage d’intérêt qu’il s’agit, et à notre époque toute dévouée à la passion amoureuse, n’est-ce pas un tantinet risqué ?
Julian Fellowes aime à observer la société anglaise – l’aristocratie en particulier – avec la cruauté méticuleuse d’un entomologiste. Comme dans Gosford park en 2001, il choisit le regard d’un semi déclassé – homme de la bonne société devenu acteur – pour décaler le point de vue et nous offrir un regard à la fois intérieur – son narrateur est admis partout – et extérieur, en tant qu’acteur il comprend plus ou moins toutes les parties en présence, y compris notre Cendrillon-Edith qui deux ans après son mariage a eu le temps de se lasser et est prête pour de prévisibles scandales. C’est caustique, acide, parfois drôle, un brin détaché – la désinvolte élégance anglaise qui admet la passion mais répugne à tout sentimentalisme et pour tout dire joyeusement immoral et ce de façon tout à fait assumée. On retrouve avec plaisir la verve de l’auteur qui a fait merveille dans ses scénarios – en plus de Gosford Park, il est le scénariste et producteur de Downton Abbey. Bref un très bon moment de lecture plus ethnologique que passionnée sans doute – tout ces personnages sont si anachroniques (pourtant cela se passe bien dans les années quatre-vingt-dix) et si loin de mes propres préoccupations qu’il est bien difficile d’éprouver quoique ce soit pour eux – mais fort agréable. So british !
Snobs – Julian Fellowes – 2004 – traduit de l’anglais par Dominique Edouard – Le livre de poche 2008
Pour le plaisir des yeux, la bande annonce de Gosford park de Robert Altman – 2001
J’ai lu et beaucoup aimé Passé imparfait.
Ah tiens, il faudrait que je me le trouve celui-là 🙂
Je suis justement plongée à fond dans Downtown Abbey dont j’entendais parler depuis des lustres, et que j’adoooooore !
Voilà un roman qui me plairait donc sans doute énormément !
Joyeuse année miss !
Ah il y a des chances 🙂 j’ai adoré Downton Abbey, une des rares séries que j’ai vu en entier 🙂
So british, c’est ma came… (jamais vu D Abbey, si!)
tssss ben faudrait t’y mettre hein 🙂
Après avoir adoré Downtown Abbey et Gosford Park, j’ai très envie de lire ce livre !
excellente idée et je prête 🙂
Pour son côté anachronique et so british, alors.
ça se passe quand même dans les années 90 hein 🙂
je comprends tes remarques finales, il y a souvent un tel décalage entre les époques qu’on a du mal à les comprendre… mais c’est aussi ce qui est bon!
là c’est moins l’époque que la classe sociale qui est concernée, ces gens vivent de nos jours mais leur mentalité est restée loin en arrière 🙂
J’ai déjà un de ses romans dans ma PAL. Je note aussi celui-là. Gosford Park m’avait pas plu mais je l’ai vu il y a longtemps…
ah qu’est-ce qui t’avait déplu ?
je crois qu’il pourrait me plaire!
C’est bien possible 🙂