Pour être parfaitement honnête avec vous, ce n’est pas la première biographie de dame Agatha que je lis. Car après tout, lit-on des biographies pour apprendre des faits ou pour le plaisir d’entendre parler d’un auteur aimé ? Je pose la question et j’y réponds, sans doute n’ai-je pas appris grand chose à la lecture du beau livre de François Rivière mais je me suis certainement régalée.
D’une part, l’auteur a rassemblé une iconographie tout à fait exceptionnelle faite de photos familiales ou de presse, couvertures de roman, affiches et extraits de films, fac-similés en tout genre à la fois originaux et intéressants (en général, ce sont toujours les mêmes photos que l’on retrouve partout), d’autre part il a su apporter un éclairage personnel sur certains épisodes de la vie de la romancière qui changent un peu des versions officielles qu’elle s’est efforcée – avec opiniâtreté – d’imposer toute sa vie. Je pense notamment à sa fameuse disparition sur laquelle elle a gardé un silence obstiné mais que François Rivière présente sous un jour qui me semble assez cohérent avec les situations ou remarques qu’elle place dans la bouche de ses personnages de l’époque. Un fort beau livre donc, intéressant tant pour les aficionados que pour ceux qui s’intéressent pour la première fois à la Reine du crime et de l’édition… Car Agatha la modeste qui s’est toujours prétendue un écrivain de troisième zone préoccupée seulement de faire bouillir la marmite est aussi l’auteur le plus vendu dans le monde (la Bible seule surpasse ses ventes) et le troisième auteur le plus traduit… Près de quarante ans après sa mort, elle est toujours lue, fait toujours vendre, suscite autant de passions et de discussions (Dr Who lui-même, lui rend un hommage appuyé entre Dickens et Shakespeare, si cela n’est pas un signe que faudrait-il ?) malgré son conservatisme, ses positions surannées parfois même déjà à son époque et le classicisme de ses romans, il y a quelque chose chez Dame Agatha dans le pétillant de sa plume, la verve élégante de ses personnages, la pertinence de son humour, la solidité de son bon sens qui séduit encore et toujours.
Un seul bémol à cette lecture peut-être, l’étonnante abondance de coquilles, maladresses – comme si parfois on avait coupé le texte à la sauvage – et petites incohérences – de dates notamment – qui fatiguent un peu à la longue – fi l’éditeur ! – même si elles ne gâchent heureusement pas le plaisir de la lecture. Passionnant !
Agatha Christie – La romance du crime – François Rivière – Éditions de la Martinière – 2012
Comme je te comprends ! En matière de coquilles, tu as tout ce qu’il faut à la maison : – )
exactement Lou, exactement 🙂
Je suis occupée à lire La romancière et l’archéologue, et sa verve me plaît beaucoup, de même que son sens de l’humour. Aussi plaisant que ses romans. Je vise de lire un jour son Autobiographie, mais ce livre de François Rivière, très richement illustré, est une bonne idée (pour le prochain Père Noël) 😉
Ah je te conseille son autobiographie, elle est bien plus drôle et intéressante que la romancière et l’archéologue (que pourtant j’ai beaucoup aimé, c’est pour dire) 🙂