Autopsie d’une femme plate

À quelques jours des festivités de son vingt-cinquième anniversaire de mariage, le mari de Diane lui annonce qu’il la quitte pour une personne de sexe et d’âge non déterminée – mais facilement devinable, une femme plus jeune – et qu’elle serait bien aimable de ne pas gâcher la fête en gardant le secret jusque là. Pour Diane, c’est un séisme qui secoue son existence jusque dans ses fondements mais heureusement pour elle sous sa carapace de femme tranquille, professionnelle compétente, mère dorénavant consultante pour de grands enfants installés dans la vie, Diane cache un fond d’énergie brute, de folie douce et d’excentricité réprimée qui la sauve de la dépression pour la précipiter dans la colère. Une belle et sainte colère qui va apprendre aux profiteurs de tout horizon – à commencer par ceux de son ex-belle famille – qu’il n’est plus temps de compter sur sa douceur, sa compréhension ou rien de tout cela. Et c’est masse en main que Diane s’attaque à sa forteresse maritale désertée – sa maison – pour faire place nette…

A priori rien d’original dans cette histoire de femme délaissée aux abords de la cinquantaine, pourtant le roman de Marie-Renée Lavoie est une bouffée d’air pur, inspirante, parfois douloureuse, souvent pétillante, drôle et grave comme la vie. Car si Diane divague un peu et s’éparpille pas mal (ah l’imaginer courir pieds nus au bureau parce qu’elle vient de jeter ses bottes sur le bureau d’un collègue ou détruire à la masse le buffet honni, cadeau de sa belle-mère – jubilatoire), elle réfléchit aussi, au pacte éternel qu’on lui a promis – le mariage, à la famille qui fut sa raison d’être et dans laquelle elle s’est oubliée, à l’âge qui s’annonce, à l’amour qui ne se présentera peut-être plus, à l’amitié qui la soutient. Une petite merveille troussée par la plume truculente de l’auteure de la Petite et le vieux. Excellent !

Autopsie d’une femme plate – Marie-Renée Lavoie – 2017 – XYZ

l’avis de Karine qui a aimé elle aussi

PS : Outre La Petite et le vieux, grand coup de coeur, l’auteure a également écrit le syndrôme de la vis, mais je ne retrouve pas ma chronique – de là à penser que je ne l’ai pas écrite. Mea maxima culpa

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