Ton grand-père est communiste. Un vrai, te dit-on plusieurs fois et tu comprends qu’il y en a aussi des faux. C’est comme avec les Barbie et les baskets Nike, qu’on peut trouver en vrai uniquement si on possède des relations de très haut niveau.
À sept ans, une petite fille se doit d’entrer à l’école et si elle habite certain quartier de Sophia en Bulgarie encore communiste, c’est à l’école Iouri Gagarine que cela se passe. Mais qui est ce Iouri ? Heureusement il y a son grand-père – communiste émérite – pour transmettre l’admiration due aux héros – la camarade directrice n’étant pas tout à fait à la hauteur sur ce point – et notre narratrice de sept ans de décider tout de go qu’elle veut devenir Gagarine et rien d’autre, même si elle est une fille, même si ce n’est pas approprié. Seulement voilà dans la Bulgarie de la fin des années quatre-vingt, le changement est en marche et les héros d’hier ne seront plus ceux de demain…
Sept année dans la tête – et la vie – d’une enfant puis d’une adolescente qui se trouve confrontée à la plus ahurissante des perte de repères. Certes le passage à l’adolescence est un moment perturbant pour tout un chacun mais quand le monde bascule en même temps, quand tout ce qui était vrai se retrouve faux et inversement. Il faut bien admettre que cela complique un tantinet les choses. Et d’autant plus si l’enfant-adolescente en question est une rêveuse de choc toujours en quête de compréhension et d’accomplissement. À sa façon du moins, quelque peu déphasée, car si elle ne comprend pas tout, elle complète allègrement les pointillés à sa sauce, transformant un quotidien assez gris en un foisonnement de réflexions multicolores – un peu comme les murs de sa cité qui se recouvrent peu à peu de tags variés à mesure que la transition démocratique suit son cours vers des lendemains qui ne chantent pas autant qu’on aurait pu le croire. Dans un style décalé, drôle et inventif, à hauteur d’enfant mais avec en filigrane la compréhension de l’adulte qu’elle est devenue, un très joli témoignage frais et caustique sur la fin d’un monde. Grinçant !
Les cosmonautes ne font que passer – Eliza Gueorguieva – 2016 – Verticales
L’avis de Cuné – qui m’a donné envie – celui de Keisha, tout aussi positif.
Le titre à lui seul est déjà une belle promesse !
Oui j’adore le titre moi aussi 🙂
J’ai plusieurs fois entendu parler de ce livre et entendu l’auteur en parler et je pense que je vais le lire. Le propos et le genre d’humour me plaisent déjà…
Un premier roman très réussi avec un ton bien particulier 🙂 la video de l’auteure que Cuné a postée est vraiment très drôle 🙂
Oh oui, super d’en parler! Bon souvenir.
Si cela peut modestement contribuer à le faire connaitre 🙂
Que bons avis. Noté !
J’espère qu’il te plaira 🙂
Je l’ai pris à la bibliothèque. Il faut vraiment que j’arrive à caser cette lecture !
Très bonne lecture alors 🙂