Tout dort paisiblement sauf l’amour

97823300605101855, la jeune épouse du gouverneur des Antilles Danoise, goûte les joies d’un heureux mariage et de la douceur du climat tropical loin des frimas et rigueurs de la puritaine Copenhague. Une ombre ternit cependant sa sérénité quand un courrier européen apporte la nouvelle de la mort de Soren Kierkegaard qui quinze ans plus tôt l’aima, la demanda en mariage et rompit un an plus tard sans avertissements ni explications. De l’autre côté du monde Régine songe, se souvient, relit les œuvres de Soren, et explore encore et encore ce que furent la vie et les sentiments de cet homme brillant mais difficile et ce qui l’amena à préférer la solitude à la femme qu’il ne cessa jamais d’aimer et dont il fit sa légataire universelle. Questions sans vraies réponses qu’elle ne cessera jamais de se poser au fil des décénnies alors que la renommée de son premier amour grandit et que bien d’autres se les posent…

J’aime les romans de Claude Pujade-Renaud, sa plume ciselée, ses rythmes sereins, ses personnages complexes et l’exploration tout en délicatesse qu’elle fait de leurs sentiments tout en respectant les mentalités du temps. Est-ce bien ici une biographie de Kierkegaard ? Disons plutôt une évocation – à travers les yeux de la femme qui fut toujours au centre de ses pensées  – d’un homme décalé, rejeton d’une famille éprouvée – peut être maudite – qui dérangea la bonne société de Copenhague avant de devenir une de ses gloires les plus fameuses, offrant à Régine l’étrange notoriété d’être à jamais associée à lui et de son vivant décortiquée comme une icône. Car ainsi que le Soren l’écrivait à Fritz Shlegel, son mari, et qu’elle ne lut que beaucoup plus tard : « Dans cette vie, elle vous appartient ; dans l’Histoire, elle sera à mes côtés.(…) Vous la rendez heureuse en cette vie – je veillerai à son immortalité. » Car tout dort paisiblement, sauf l’amour.

Tout dort paisiblement sauf l’amour – Claure Pujade Renaud – 2016 – Actes Sud

PS : Honte sur moi, je n’ai jamais écrit de billet sur le Désert de la grâce que j’ai pourtant adoré mais j’ai quand même rédigé des billets pour Belle-mère et La nuit, la neige, non mais….

 

Ce contenu a été publié dans Non classé, roman français. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

18 réponses à Tout dort paisiblement sauf l’amour

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *